L'agrile du frêne, qui a causé la mort de millions d'arbres en Amérique du Nord et provoqué la mise en quarantaine de l'île de Montréal l'an dernier, a traversé la rivière des Prairies. Il a été détecté récemment à Laval, ce qui a forcé la mise en place d'un plan d'action pour limiter sa propagation. Quatre mots pour comprendre l'ampleur de la menace au Québec.

Clandestin

Ce petit insecte de 10 à 15 mm de longueur, de couleur vert métallique, est apparu en Amérique en mai 2002. Il a probablement été importé dans des palettes de bois transportées par bateau en provenance d'Asie. Au Canada, il fait des ravages en Ontario et dans quatre secteurs du Québec: à Gatineau, en Montérégie, dans l'île de Montréal et maintenant à Laval. Il a été observé pour la première fois dans la métropole près du port, le 19 juillet 2011.

Dévastateur

Les millions de frênes touchés sont morts en moins de deux ans. L'insecte menace plus de 100 000 arbres à Montréal, soit plus de 20% du patrimoine arboricole. Après un an de lutte contre l'agrile, «on n'a pas de mauvaises nouvelles, mais on reste prudents», dit Daniel Desjardins, chef de la division arboriculture à la Ville de Montréal. À Laval, tout un secteur au centre-sud de l'île Jésus, plus précisément à Laval-des-Rapides, est sous surveillance depuis qu'un des pièges installés par l'Agence canadienne d'inspection des aliments a capturé un spécimen d'agrile du frêne.

Isolement

Alors qu'on abattait systématiquement les arbres infestés au début de l'épidémie, on se contente maintenant de les isoler en injectant un biopesticide, le TreeAzin, dans les arbres voisins. «Le front de l'infestation progresse, note toutefois Jacques Audette, agent de programme de l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) pour l'agrile du frêne au Québec. À court terme, c'est préoccupant. À long terme, il y a de la recherche.» Une expérience montréalaise avec un champignon qui contamine l'agrile ainsi que la découverte d'insectes prédateurs s'annoncent prometteurs, indique-t-il.

Collaboration

Laval compte sur la collaboration de tous ses citoyens pour limiter la propagation de l'insecte. On demande d'appeler le 311 si on suspecte qu'un frêne est infesté et d'attendre l'automne pour procéder aux travaux d'élagage. «L'agrile tombe dans une phase de latence, il risque moins de s'éparpiller ailleurs si on coupe son arbre», dit Véronique Pharand, porte-parole de la Ville de Laval.