La crise économique actuelle «nous donne l'opportunité de réformes significatives» pour nous orienter vers «une croissance verte», en mettant le développement durable «au coeur du débat économique», selon un rapport réalisé à la demande des Nations unies.

Ce rapport donne le ton de la réunion Rio+20, organisée en juin prochain, 20 ans après le Sommet de la Terre, qui avait préparé les conventions de l'ONU visant à protéger la biodiversité et à freiner le réchauffement climatique.

«Ce qui est excitant est que nous pouvons choisir notre avenir», affirme le texte, intitulé «Des gens qui réagissent, une planète qui réagit, un avenir qui vaut la peine d'être choisi», et remis lundi à Addis-Abeba au secrétaire général de l'ONU Ban Ki Moon.

En recevant le rapport, ce dernier a indiqué que le développement durable était «une des grandes priorités» de son second mandat. «Nous devons dessiner une voie nouvelle, plus durable pour l'avenir, qui renforce l'égalité et la croissance économique tout en protégeant notre planète», a-t-il déclaré.

Le rapport a été réalisé par un groupe de travail de 22 membres, dont des ministres ou anciens ministres.

«D'ici 2030, le monde aura besoin au moins de 50% de plus de nourriture, de 45% de plus d'énergie et de 30% de plus d'eau», rappelle le texte, qui relève encore que «si nous ne parvenons pas à résoudre le dilemme du développement durable, nous courons le risque de condamner jusqu'à trois milliards de personnes à une vie de pauvreté endémique».

Plutôt que d'être un concept «généralement accepté», le développement durable doit être «une réalité pratique et quotidienne», dit le rapport. «Intégrer les problèmes environnementaux et sociaux dans les décisions économiques est vital pour réussir».

Cette «nouvelle approche», qui mettra le développement durable «au coeur du débat économique global», rendra «transparents le coût de l'action et celui de l'inaction», ce dernier étant «de très loin plus élevé».

Parmi 56 recommandations, le rapport suggère aux gouvernements de développer les «emplois verts» et donner les moyens aux consommateurs de faire «des choix informés». Il faudrait encore «doubler la productivité en réduisant drastiquement l'utilisation de la ressource», «incorporer les coûts sociaux et environnementaux dans la régulation et les prix des marchandises», inciter à investir dans le développement durable.

Il envisage la création d'un nouvel «index ou ensemble d'indicateurs de développement durable» qui aille au-delà du simple PIB, avec la création d'un «Conseil global du développement durable», instance internationale spécialisée.

«Nous ne pouvons poursuivre comme si le statu quo était la solution la moins coûteuse, ce n'est pas le cas», a souligné la commissaire européenne au climat Connie Hedegaard dans un communiqué.