Des milliers de manifestants, parmi lesquels une lauréate du prix Nobel de la paix et une vedette de cinéma, se sont rassemblés près de la Maison-Blanche, dimanche, afin de protester contre le projet de pipeline Keystone XL de TransCanada.

Ce rassemblement était le plus récent d'une série de manifestations organisées devant la Maison-Blanche afin de convaincre le président américain Barack Obama de bloquer le projet de 7 milliards $ devant permettre l'acheminement de pétrole brut de l'Alberta à travers six États américains vers les raffineries de la côte du golfe du Mexique.

L'acteur américain Mark Ruffalo, mis en nomination pour un Oscar l'an dernier, et Jody Williams, lauréate du prix Nobel de la paix en 1997 en raison de ses efforts afin d'interdire les mines terrestres, figuraient au nombre des célébrités qui projetaient d'unir leurs mains et d'encercler la Maison-Blanche même si le président Obama jouait au golf en Virginie, par une magnifique journée d'automne.

Margot Kidder, une actrice canadienne arrêtée au cours de l'été lors d'une manifestation semblable devant la Maison-Blanche, était de retour dimanche parmi les milliers de protestataires, qui ont agité des pancartes et scandé des slogans sur Pennsylvania Avenue, à proximité de la résidence présidentielle.

«J'ai entendu dire qu'il était parti jouer au golf, mais il devra passer à travers ce magnifique cercle pour rentrer dans sa maison, ce qui est parfait», a lancé Mme Kidder.

M. Ruffalo était sur place pour s'adresser à la foule de protestataires peu avant que le cortège ne s'ébranle pour la marche, affirmant qu'il voulait faire savoir au président Obama que ce projet doit être arrêté.

«J'ai voté pour lui parce qu'il nous avait promis du changement, parce qu'il nous avait promis que nous serions la génération qui mettrait fin à la tyrannie, et il a maintenant la chance de le faire», a-t-il lancé.

La police a estimé la foule à environ 5000 manifestants, tandis que les organisateurs ont avancé le chiffre de 12 000 personnes au plus fort de la protestation.

L'administration Obama doit décider si elle donnera le feu vert au projet de TransCanada.

Le département d'État américain prendra une décision à ce sujet parce que le pipeline doit franchir une frontière internationale. Le président Obama a cependant indiqué que la décision finale refléterait son point de vue et laissé entendre qu'il ne se laisserait pas influencer outre-mesure par l'argument voulant que le projet donnera lieu à la création d'emplois.

Une décision devait au départ être prise avant la fin de l'année. Le département d'État a toutefois indiqué la semaine dernière qu'il pourrait la retarder, le temps de déterminer si le pipeline correspond aux intérêts nationaux des États-Unis.