Qualifiant l'année qui vient de se terminer de l'une des «pires» sur le plan environnemental, les organisations écologiques auront à l'oeil plusieurs dossiers en 2011 et tout particulièrement celui de l'énergie.

Greenpeace, l'Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) et Équiterre estiment que le gouvernement du Québec a envoyé des messages contradictoires en 2010 quant à sa volonté de réduire les émissions de gaz à effet de serre, notamment avec le dossier des gaz de schiste.

Ces organisations attendent avec impatience le dévoilement du rapport du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) sur l'exploration et l'exploitation des gaz de schiste. Ils souhaitent que celui-ci suggère au gouvernement l'imposition d'un moratoire.

Le golfe du Saint-Laurent préoccupe grandement les trois groupes écologiques. Le président de l'AQLPA, André Bélisle, s'inquiète de l'exploration pétrolière notamment dans le secteur d'Old Harry, à la frontière du Québec et de Terre-Neuve.

M. Bélisle explique qu'à partir de Rimouski et jusqu'à la pointe de la Gaspésie, une grande section du fleuve manque d'oxygène en raison des substances toxiques qui y ont été déversées. En 2011, les autorités devront s'attaquer à ce problème qui risque de s'aggraver si Québec décide de lever le moratoire sur l'extraction du pétrole.

Le coordonnateur général d'Équiterre, Sidney Ribaux, va plus loin. Selon lui, ce dossier pourrait avoir des répercussions écologiques et économiques encore plus importantes que celles des gaz de schiste.

Toujours dans le dossier de l'énergie, le président de Greenpeace Québec, Éric Darier, estime que les groupes écologiques devront s'assurer que les coûts n'exploseront pas dans la rénovation de la centrale nucléaire de Gentilly 2, à Bécancour, dans le Centre-du-Québec.

Par ailleurs, M. Darier soutient que Québec doit accélérer la mise en place des recommandations du rapport Pronovost sur l'agriculture dans une politique attendue depuis maintenant près de deux ans.

Sidney Ribaux abonde dans le même sens. Il soutient aussi que le dossier des pesticides pour des fins agricoles et esthétiques occupera une place importante dans l'actualité environnementale de l'année 2011 puisque la loi adoptée en 2003 n'est plus à jour.

Par ailleurs, sur la scène fédérale, tous soutiennent qu'il est encore trop tôt pour prédire l'issue des négociations internationales sur les changements climatiques qui se dérouleront à Durban, en Afrique du Sud, à la fin de l'année. Mais ils affirment qu'il sera difficile pour le Canada de faire encore pire que l'année qui vient de se terminer.