Le géant allemand de l'agrochimie BASF s'est expliqué vendredi sur la confusion à l'origine de la découverte en Suède de plants d'une pomme de terre OGM pas encore autorisée, et s'est engagé à modifier ses processus de production pour éviter de tels faux-pas à l'avenir.

«La confusion» entre les semences d'Amadea, pomme de terre OGM développé par BASF pas encore autorisée, et celles d'Amflora, déjà cultivée dans trois pays européens, «est intervenue parce que les pots d'Amadea et d'Amflora se sont trouvés à certains moments dans la même pièce», a expliqué dans un communiqué Peter Eckes, patron de la division BASF Plant Science. «À partir de maintenant, nous séparerons les processus de production d'Amadea et d'Amflora, afin que de telles erreurs ne se reproduisent plus», a-t-il ajouté.

Début septembre, un contrôle avait révélé la présence sur un champ suédois d'Amflora de plants d'Amadea. Les deux sortes sont destinées à un usage industriel, et pas à la consommation par l'homme. Leur amidon est utilisé dans la confection de colle ou de matériaux de construction par exemple.

Sommée par la Commission européenne de s'expliquer, BASF avait avancé «une confusion» entre les deux sortes, et promis de faire la lumière sur l'affaire, qui avait suscité de vives réactions dans les milieux politiques et chez les adversaires des cultures OGM, notamment Greenpeace.

Amflora est cultivée depuis cette année dans trois pays de l'Union européenne, la Suède, l'Allemagne et la République tchèque. Dans ces deux derniers pays, «il n'y a aucun indice» de la présence d'Amadea dans les champs d'Amflora, a réaffirmé BASF vendredi.

Le groupe est encore en négociations avec les autorités nationales allemandes et tchèques pour pouvoir utiliser la récolte d'Amflora aux fins prévues, c'est-à-dire comme semences en Allemagne et pour la production d'amidon en République tchèque. C'est la Commission européenne qui doit se prononcer sur le sort de la récolte en Suède.

BASF, qui a de grandes ambitions dans l'agrochimie et dont Amflora est le vaisseau amiral dans ce domaine, s'est engagé à séparer strictement à partir de maintenant la production de pommes de terre autorisées de celles encore en développement.