Le protoxyde d'azote produit par l'épandage des engrais azotés et certaines activités industrielles est désormais le gaz émis par les activités humaines le plus destructeur pour la couche d'ozone et devrait le rester au 21e siècle, selon une étude américaine publiée vendredi.

«La très forte réduction des chlorofluorocarbones ou CFC ces vingt dernières années est un grand succès environnemental mais le protoxyde d'azote produit par l'homme est maintenant devenu l'ennemi numéro un de la couche d'ozone», explique A.R. Ravishankara, directeur du laboratoire de recherche sur la Terre de l'agence fédérale des océans et de l'atmosphère (NOAA), principal auteur de cette recherche. Ces travaux paraissent dans la revue américaine Science publiée vendredi.

Bien que le rôle destructeur pour l'ozone du protoxyde d'azote soit connu depuis plusieurs décennies, cette nouvelle étude mesure pour la première fois son impact en utilisant les mêmes références que pour les CFC et autres chlorines destructrices d'ozone.

Le protocole de Montréal de 1987 a permis de contrôler les émissions et la production des CFC et d'autres substances destructrices de la couche d'azote.

Mais ce traité international exclut les oxydes nitreux émis comme le protoxyde d'azote qui de ce fait devient le principal gaz émis par les activités humaines détruisant la couche d'ozone, explique cet expert.

La couche d'ozone permet de protéger la végétation, les animaux et les humains contre les effets néfastes d'une exposition excessive aux rayons ultra-violets du soleil.

Le protoxyde d'azote est également un gaz à effet de serre beaucoup plus puissant que le CO2 faisant que la réduction de ses émissions dans l'atmosphère serait bonne pour préserver la couche d'ozone et lutter contre le réchauffement climatique, soulignent les auteurs de l'étude.

Outre l'épandage des engrais dans les champs de cultures, ce gaz est aussi émis par le fumier du bétail, le traitement des eaux et la combustion de la biomasse.

Les dentistes l'utilisent pour des anesthésies locales et il est aussi appelé «gaz hilarant».

Dans la nature, des bactéries vivant dans le sol et les océans en produisent.

Il est estimé qu'un tiers du protoxyde d'azote émis dans le monde provient des activités humaines.