La hausse des températures et les changements climatiques en cours dans le monde vont bouleverser la pêche et l'aquaculture qui font vivre des centaines de millions de personnes, a estimé jeudi la FAO qui réunit à Rome jusqu'au 12 juillet plus de 200 experts du secteur.

Selon l'organisation des Nations unies pour l'Alimentation et l'Agriculture le secteur de la pêche est particulièrement sensible aux variations de la température des eaux de surface des océans car, contrairement à la plupart des animaux terrestres, les poissons et les autres espèces pêchées sont «poïkilothermiques» ce qui signifie que leurs températures corporelles varient selon les températures ambiantes.

«Tout changement de température de l'habitat influence de manière significative leur métabolisme, leur taux de croissance, leur reproduction saisonnière et leur sensibilité aux maladies et aux toxines», écrit la FAO dans un communiqué.

Les dérèglements climatiques et notamment le phénomène El Nino dans le Pacifique sud peuvent aussi provoquer un réchauffement en profondeur.

Ils entraînent aussi des variations de salinité des eaux qui deviennent plus acides, indique la FAO.

Environ 42 millions de personnes travaillent directement dans le secteur de la pêche et de l'aquaculture et l'ensemble de la filière procure des moyens d'existence à plusieurs centaines de millions d'êtres humains, rappelle l'organisation.

Le poisson, produit alimentaire le plus largement commercialisé dans le monde, représente au moins 20% de la ration de protéines animales moyenne par habitant pour plus de 2,8 milliards de personnes, la plupart dans les pays en voie de développement, ajoute la FAO.

Le colloque organisé à Rome doit élargir la connaissance scientifique sur la manière dont le changement climatique affecte les écosystèmes marins et les communautés qui en vivent, précise le communiqué.