(Saint-Agapit) Si son parti est porté au pouvoir, la cheffe libérale Dominique Anglade entend rendre gratuits les programmes pédagogiques particuliers dans les écoles publiques – en sports, en arts et en sciences –, jusqu’à concurrence de 5000 $. C’est une promesse chiffrée à près d’un demi-milliard de dollars par année.

Cet engagement avait déjà été annoncé au cours des derniers mois et est inscrit dans la plateforme libérale qui a été dévoilée ce printemps. Dominique Anglade estime que son parti fait la preuve qu’il « a une volonté d’investir dans l’éducation, là où ça compte, pour faire une différence dans la vie de nos jeunes ». Des enfants sont privés de ces programmes raison de la barrière financière, a-t-elle déploré lors d’un point de presse dans un centre sportif de Saint-Agapit dans Lotbinière-Frontenac.

Le 6 juin, le gouvernement Legault a annoncé que l’État couvrira les coûts des programmes pédagogiques particuliers jusqu’à concurrence de 200 $. Il avait estimé le coût de la mesure à 29,5 millions.

Marwah Rizqy, qui accompagnait sa cheffe, a accusé la CAQ d’avoir « légalisé un système à double vitesse » en autorisant formellement la facturation pour ces programmes dans une loi. « Il faut que tous les enfants puissent avoir une chance égale dans le système public » et qu’on cesse de refuser l’accès aux programmes à des élèves « parce que leurs parents n’ont pas les moyens », a-t-elle lancé. « Le décrochage scolaire, c’est sérieux. Ça a augmenté dans plusieurs régions du Québec. Et une façon de rattacher nos jeunes à l’école, c’est de leur donner un sentiment d’appartenance à leur école, soit par les arts, soit par les sciences, soit par le sport, mais aussi les concentrations et les profils. »

Environ le tiers des écoles publiques du Québec offrent des programmes pédagogiques particuliers, selon des données du ministère de l’Éducation datant de 2020. Et plus de 20 % des élèves (214 000 en 2020) sont inscrits à un tel programme. Parmi eux, un peu plus du quart participe à un programme gratuit. Près de 154 000 élèves sont donc dans un programme pour lequel les parents paient des frais, toujours selon les données de 2020.

À partir de documents transmis par le Ministère, le PLQ indique que le coût imposé aux parents s’élève à 1220 $ en moyenne, tous types de programmes confondus (que ce soit un profil ou une concentration par exemple). Il atteint, toujours en moyenne, 3200 $ en sports-études, 1095 $ pour une concentration, 483 $ en arts-études, 327 $ au baccalauréat international et 328 $ pour un profil.

Rendre tous ces programmes gratuits représenterait une facture de 425 millions de dollars par année, selon le PLQ. Il calcule le coût de sa promesse en supposant qu’il y aurait davantage d’élèves inscrits à un programme pédagogique particulier en raison de l’instauration de la gratuité (350 000 selon son scénario).

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