Des associations de défense des droits de l'homme ont réclamé mardi une enquête indépendante sur le comportement des policiers, qui ont utilisé des gaz lacrymogènes et arrêté plus de 900 personnes lors des manifestations en marge du G20 à Toronto.

«Détentions arbitraires», «brutalité policière» et «intimidation» : l'Association canadienne des libertés civiles (ACLC) et la Ligue des droits et libertés dénoncent les violations des droits des manifestants et réclament une enquête publique indépendante.

«La conduite des policiers (...) était, par moment, disproportionnée, arbitraire et excessive», affirme un rapport de l'ACLC publié mardi.

«Nous avons entendu différents témoignages inquiétants, portant à croire que le comportement des forces policières était hautement disproportionné en regard de la menace que représentaient les manifestants. Des techniques dangereuses de contrôle de foule auraient été utilisées. Ainsi les forces de l'ordre auraient tiré à bout portant des bombes lacrymogènes sur des manifestants, ce qui est reconnu comme étant dangereux», s'est alarmée la coordonnatrice de la Ligue des droits et libertés, Nicole Filion.

Amnesty international a réclamé dès dimanche une enquête indépendante pour faire la lumière sur de possibles dérapages. D'autres organisations, partis politiques et citoyens ont dénoncé les actions des policiers lors du sommet.

La police de Toronto, responsable de la sécurité, a rejeté les critiques lors d'une conférence de presse mardi.

«La police de Toronto et tous ses partenaires ont fait le serment de protéger le droit des citoyens à manifester pacifiquement au cours de la semaine. Et c'est ce que nous avons fait», a dit son chef, Bill Blair.

Mais «certaines personnes ne sont pas venues à Toronto pour manifester à propos d'un enjeu particulier ou pour prôner des changements. Elles sont venues pour attaquer notre ville. Elles sont venues pour attaquer le sommet, pour commettre des crimes», a-t-il ajouté, montrant aux médias des «armes» saisies à certains manifestants, machettes et battes de base-ball.

Plus de 900 personnes ont été arrêtées, ont confirmé mardi les policiers. Il s'agit d'un record absolu au Canada lors d'un seul événement.

La majorité de ces personnes ont été relâchées sans qu'aucune accusation ne soit portée contre elles. D'autres ont été accusées d'actes de vandalisme, de rassemblements illégaux ou d'agression contre les policiers.

Quelque 20000 policiers avaient été déployés à Toronto pour protéger la tenue du sommet du G20 qui a réuni les dirigeants des principaux pays industrialisés et émergents.