Les jurés militaires auraient souhaité qu'Omar Khadr purge une peine de 40 ans pour crimes de guerre en Afghanistan. Mais une entente à l'amiable prévoit finalement que le Canadien de 24 ans passera un maximum de 8 ans en prison, dont une autre année à Guantanamo, avant d'être éventuellement transféré au Canada. Selon vous, sa peine est-elle juste?

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VOS COMMENTAIRES

Le poids d'une vie

La vie d'un soldat américain ou d'un civil américain vaut plus que n'importe quel humain sur terre. La peine d'Omar Khadr est injuste. Quelle peine est réservée aux petits Québécois blancs de 15 ans qui  vont parfois jusqu'à tuer? Quand verra-t-on les enfants et les femmes des soldats tués par les soldats des États-Unis ou du Canada venir dire ce qu'ils ressentent? Quelle sentence ont reçue les soldats d'Abou Ghraib qui ont torturé les prisonniers, ceux qui se sont filmés à tirer par plaisir sur de simples citoyens à partir d'un hélicoptère en Afghanistan, ceux qui ont semé la destruction en Irak, au Vietnam, etc.? Quelle sentence ont reçue les soldats canadiens qui ont torturé à mort un enfant de 13 ans en Somalie, un enfant sans arme, qui ne voulait que voler de la nourriture? Quelle sentence recevront les geôliers de Guantanamo qui ont torturé des prisonniers?

Où sont les faits d'armes de nos dirigeants politiques? Quelle sentence recevront-ils pour avoir livré des citoyens innocents à la torture et qui, encore aujourd'hui, continuent de livrer leurs « prisonniers de guerre » pour qu'ils soient torturés dans les prisons d'Afghanistan?

Rita Charest

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Une entente de rapatriement sans le Canada

Comment les États-Unis auraient-ils pu conclure une entente avec Omar Khadr prévoyant son rapatriement au Canada sans l'accord officiel du gouvernement Harper? Ça faisait huit ans qu'ils attendaient une demande officielle de rapatriement pour se débarrasser de cette patate chaude, du seul citoyen d'un pays démocratique à subir le viol de ses droits fondamentaux à Guantanamo, un enfant soldat de surcroit. Or, Harper a toujours joué les Ponce Pilate en refusant de gérer un cas aussi délicat, se moquant même les ordres de sa propre Cour suprême. La formule officielle était que les accusations étaient graves, comme si accusations et condamnations étaient identiques et justifiaient de priver un citoyen de ses droits fondamentaux. Ainsi, selon ce gouvernement, ils ne faisaient pas partie d'une telle entente. Mais à quoi jouent donc les conservateurs? À ceux qui ne se salissent pas les mains avec un méchant terroriste? Fut-il un enfant soldat torturé avec leur appui? Mais ils ne craignent pas de se prêter à des simulacres de justice pour que leurs citoyens s'y fassent abuser tellement que leur seule porte de salut est d'avouer tout ce qu'on leur demande et de s'en confesser publiquement.

Jeannot Vachon, Québec

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Inversez l'histoire

Omar Khadr ne s'appelle pas "Omar Khadr", son nom est "Sylvain Tremblay". La famille de Sylvain est d'origine canadienne, bien que ses parents aient déménagé à Hong Kong il y a longtemps. En fait, encore adolescent, Sylvain se considère presque comme un natif de Hong Kong, même s'il a passé une partie de sa vie à Montréal. La situation à Hong Kong est tendue. La ville est plus ou moins autonome, mais quand même dans un pays dictatorial: la Chine! Les parents de Sylvain ne sont pas prodictature. Au contraire, ils défendent des valeurs qui sont communes au Canada : démocratie, État de droit, égalité entre les hommes et les femmes, liberté d'expression, etc.  Quand ses parents deviennent militants prodémocratie, Sylvain n'a que 11 ans. Trois ans plus tard, la Chine, insatisfaite du déroulement des choses à Hong Kong, envahit Hong Kong. Bombardements, tueries... il y a des milliers de morts. Sylvain a alors 14 ans. Les parents de Sylvain, évidemment, se retrouvent du côté de la résistance. Ils confient d'ailleurs leur adolescent à des amis, membres eux aussi de la résistance, afin qu'il les aide en tant que traducteur. Même s'il n'a que 15 ans, Sylvain a une qualité très appréciée : il parle anglais!  Quand l'armée chinoise frappe à la porte de l'appartement où il se trouve, ses amis comprennent qu'ils sont pris au piège. Ils répliquent par des coups de feu. Une fusillade s'en suit. La manoeuvre est désespérée: les soldats chinois font carrément sauter la moitié de l'immeuble, tuant presque tout le monde à l'intérieur.

Je dis "presque", parce que Sylvain est agonisant, mais encore vivant. Les soldats chinois poursuivent leur attaque en entrant dans l'appartement, mitraillette en main et prêts à tuer. Un coup de feu part, un soldat chinois tombe, d'autres tirs sont échangés.   Sylvain sera le seul parmi les résistants à survivre à ses blessures.L'officier chinois responsable de l'opération fait son rapport. Il écrit très clairement que le résistant qui a tiré le coup de feu a ensuite été tué dans l'échange de tirs. Sylvain est amené dans une prison secrète. Il n'a droit à aucun contact avec l'extérieur. Il subit des sévices: privation de sommeil, contraintes physiques, etc. Les semaines passent, les mois passent, on fait tout pour le faire "craquer"... et l'on réussit d'ailleurs en grande partie. Sept ans plus tard, le jour de son procès, Sylvain est confronté à un juge chinois de l'armée chinoise. Le jury est composé exclusivement de soldats chinois et son avocat est un soldat chinois. Tout dans ce procès est dicté par l'armée chinoise. En fait, le juge soldat chinois décrète que les traités internationaux qui donnent un minimum de protection aux gens dans la situation de Sylvain, traités auxquels la Chine a volontairement adhéré, ne s'appliquent pas sous prétexte que le cas de Hong Kong est une exception. À vrai dire, même les lois chinoises ne s'appliquent pas. Rien ne s'applique, sauf la volonté de l'armée chinoise. Le rapport incriminant Sylvain a été volontairement trafiqué? Pas grave!, répond le juge soldat chinois.   Sylvain a subi des sévices psychologiques et physiques jusqu'à ce qu'il avoue n'importe quoi? La preuve est valide!, répond le juge soldat chinois.   Sylvain est pris au piège. Il est condamné d'avance. On propose alors un contrat à Sylvain : "Tu peux avouer tous les crimes dont on t'accuse. Tu passerais alors un an en prison ici, puis on te retournerait dans une prison canadienne. Si tu acceptes, dans huit ans tu seras libre. L'autre option est que tu essaies de nous convaincre que tu es un enfant soldat sous prétexte que tu as été enrôlé à 11 ans, ou que ta culpabilité n'est pas claire parce que le rapport qui t'incrimine est un faux et que tes aveux ont été faits sous la torture... mais si tu choisis cette deuxième option, on peut te garantir une chose mon p'tit gars : tu vas passer le reste de ta vie dans une cellule. Sans surprise, il choisit la première option. Entre temps, le jury le condamne à 40 ans de prison. Par chance pour Sylvain, grâce à l'entente, il sera libre dans huit ans. Est-ce que cette peine de 40 ans est juste? Qui au Canada répondrait "oui"? Quelle est la différence avec l'histoire d'Omar Khadr?

Etienne Denis, Montréal

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Un simulacre de justice, une mascarade

Les Américains se croient vraiment le centre du monde. Aucun respect pour l'humanité, pour la justice et pour le droit international. La démocratie s'est arrêtée quand un certain Bush est parti en guerre en mentant, la justice s'est arrêtée avec Omar Khadr. Eux ont le droit de causer toutes les souffrances du monde, ils sont des libérateurs. Bravo! Il y a une règle non écrite de la guerre qui dit que si tu es prêt à tuer, c'est que tu as accepté de te faire tuer. Défaut de quoi, reste en pantoufle chez toi...

Jean Deslauriers, Montréal

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La nature de la guerre

À la guerre, on ne peut pas accuser un soldat d'avoir tué un autre soldat... (Convention de Genève).  C'est la nature même de la guerre que de tuer les soldats du camp adverse. Les Américains débarquent en Afghanistan, armés jusqu'aux dents, disant qu'ils viennent faire la guerre au terrorisme. Un de leurs soldats est tué par une grenade lancée par un enfant-soldat. Ce militaire américain n'a pas été tué par un couteau de cuisine, mais bien par une grenade, une arme militaire. Il n'y a que des personnes de mauvaise foi pour penser que ce garçon n'était pas un enfant-soldat résistant à l'envahisseur américain. Je sympathise beaucoup avec la veuve de ce soldat américain qui, lors de son témoignage sur sentence, a déploré que ses enfants grandiront sans leur père. Sauf votre respect madame, si ces enfants grandiront sans père, c'est que ce père a choisi d'être militaire et que vous avez choisi de lui donner des enfants... Ce n'est nullement la faute de l'enfant-soldat qui l'a tué, car lui n'a pas choisi de se défendre face à l'envahisseur américain dans son pays; il a été forcé par son père, par ses pairs, par sa religion et par patriotisme. Toutes des raisons qui, dans d'autres circonstances, sont vénérées par ces mêmes Américains qui pourtant le reprochent à M. Omar Khadr. Chercher l'erreur. Et celui qui me dégoûte le plus, c'est ce militaire, président de ce simulacre de procès, qui se pavane fièrement devant les caméras de télévision, clamant haut et fort que cette sentence de quarante ans est un dissuasif pour quiconque tuerait des soldats américains. Si vous ne voulez pas que des soldats américains soient tués, il faudrait arrêter de faire la guerre. Il ne faut pas être idiot pour ne pas comprendre ça.

Maurice Fournier

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Une bombe à retardement contre l'Amérique

Ce n'est sûrement pas un procès équitable qui a condamné Khadr. Ça reste toutefois le résultat d'une guerre contre le terrorisme, une nouvelle sorte de guerre. Devrait-on oui ou non accuser ce garçon comme un vulgaire assassin?

À cause des sévisses qu'il a subi, ma crainte est que les militaires et le gouvernement du Canada, par sa volonté de ne pas agir, aient fait de Khadr un révolté, une bombe à retardement contre l'Amérique. Il faudra sûrement lui apporter un soutien moral et psychologique et le déprogrammer pour qu'il redevienne un bon citoyen canadien.

Raynald Breton

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L'insoutenable putréfaction de la société américaine

Je constate, encore une fois, que la société américaine n'est pas une société très démocratique malgré les prétentions des ténors de la grandeur états-unienne. Des prisonniers "encagés" comme ceux de Guantanamo, c'est intolérable pour des esprits habités par la démocratie!  Et mettre en place un jury composé de militaires hargneux et enragés, c'est du grand burlesque, tragique et digne du père Ubu!  Évidemment, il y a la peine de 40 ans et celle de 8 ans. Quoi qu'il en soit, c'est tout le système qui est souillé par une putréfaction morale indicible et indescriptible. Ceux qui, sans réflexion et analyse, se réjouissent de la "punition" infligée à un sale terroriste sont des terroristes moraux et intellectuels qui n'ont aucune idée de ce qu'est la démocratie et de ce que peut être la présomption d'innocence.

Jean-Serge Baribeau, sociologue des médias

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Le pouvoir politique

Les États-Unis ne sont plus un État de droit. La Cour suprême elle-même a refusé d'entendre la cause de Maher Arar et cette fois, ils forcent Omar Khadr à plaider coupable parce que leur Cour martiale kangourou est semblable à celle qui a jugé Saddam Hussein. La fin ultime est, pour l'administration, de faire des gains politiques et montrer aux gens, avec un cas médiatisé , qu'elle est implacable face à toute personne qui s'opposera à son hégémonie. Aux États-Unis, maintenant, c'est le pouvoir politique qui dicte à l'autre ses volontés. On ne saura jamais si Omar Khadr a réellement lancé la grenade qui a tué le soldat américain. Toute cette histoire est une tragédie à laquelle le gouvernement canadien a participé et c'est dégoutant. C'est un affront à la justice, aux États-Unis et au Canada et c'est un signe de décadence de la démocratie de l'Amérique du Nord. Je me demande comment les jurés et la veuve de Speer se sont sentis après qu'ils eurent appris qu'Omar Khadr ne ferait qu'un an de prison aux États-Unis et probablement rien au Canada? S'ils ne se sont pas sentis manipulés, c'est qu'ils n'ont rien compris. C'est une sentence ridicule et injustifiée; si les Américains étaient restés chez eux et n'avaient pas voulu envahir l'Afghanistan, les Afghans ne se seraient pas défendus et le soldat Speer ne serait pas mort. Si les Américains appellent l'invasion de l'Afghanistan une guerre, les défenseurs de l'Afghanistan sont eux aussi en guerre et ont le droit de tuer les envahisseurs.

Gérard Lamontagne

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Une peine disproportionnée

Cette peine que le jury a imposée à Omar Khadr est démentielle. Il s'agit d'une situation de conflit d'intérêts, car ce sont des militaires américains qui composent le jury d'une cause ayant porté atteinte à un militaire américain dans une guerre que les Américains nomment «Guerre au terrorisme» ou Guerre à Al-Qaeda». J'ai été militaire pendant 35 ans. Je comprends leurs sentiments, mais condamner à 40 ans de réclusion une personne qui avait que 15 ans lors des faits reprochés est complètement disproportionné.

Yves A. Martin, Laval

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Hypothéqué à vie

Oh! Que de peine pour la peine d'un homme qui en était un à peine. Je secoue la tête, car je vis dans un pays qui, dans toutes ses provinces, établit l'âge de la majorité à au moins 18 ans, si ce n'est pas 19 ou 21 ans, et mon premier ministre (qui ne mérite pas de majuscule) n'a aucune compassion pour un enfant de 15 ans qui a été traîné dans une guerre par des parents fanatiques. S'il avait été trouvé dans une piquerie de Kaboul, puis avait poignardé un agresseur, combien de temps aurait-il purgé? À quelle vitesse la diplomatie canadienne aurait été mise en branle? Combien de politiciens auraient profité de cette situation?  J'ose croire que les politiciens du temps ont consulté des experts pour établir l'âge de majorité, c'est-à-dire l'âge où l'on doit admettre que le raisonnement d'un jeune a atteint un minimum de sagesse. Donc, à 18 ans ou 21 ans, on peut maintenant estimer qu'un jeune est assez responsable pour boire une bière, sans en prendre huit et conduire jusqu'à la maison. Dans ce même pays, on ferait autant confiance à un enfant de 15 ans pour qu'il puisse être assez responsable pour exercer une emprise sur son comportement en situation de guerre. S'il avait été dans un gang de rue à 15 ans et que sa première offense avait été de tirer sur un gang opposé afin de se défendre, combien de temps aurait purgé Omar Khadr? Si Khadr est hypothéqué à vie, ce qui est fort probable, ce ne sera pas seulement le fanatisme religieux de son père qui en sera responsable, les États-Unis et le Canada auront des petites taches sur les mains. 

Lise L'Heureux

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Non, la peine n'est pas juste

Qu'en est-il de ces GI américains qui ont tué de sang-froid des civils iraquiens? Qui leur fera un procès? On fait de la démocratie ce qu'on en veut. J'ai souvent honte de faire partie de cette communauté occidentale qui s'arroge tous les droits au nom de principes qui sont loin d'être humanitaires. Le gouvernement canadien est à l'image de nos voisins du Sud et tout aussi à blâmer dans ces parodies de justice.

Gérard Turcotte

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Ma compassion va aux victimes

Le jury a été plus juste que les procureurs, compte tenu de la gravité des actes de Khadr et surtout de la nécessité d'envoyer un message dissuasif très clair aux terroristes de ce monde. Il ne peut quand même pas nier avoir appartenu à un groupe terroriste, ni avoir fabriqué des bombes dans le but de commettre des attentats et j'en passe. Nous sommes en guerre contre le terrorisme, plusieurs l'oublient. Il n'y a pas de place pour la compassion pour ces personnes qui terrorisent le monde libre et nous coûtent des milliards pour contrer leurs plans démoniaques. Il faut un message clair et fort. Et vous, les âmes sensibles, ayez plus de compassion pour les habitants de Bagdad, qui se demandent chaque jour, dans quel quartier une bombe terroriste explosera aujourd'hui, et ce, depuis plus de cinq ans. Voulez-vous vivre dans un monde comme celui-là? Demandez-vous si votre compassion encourage les terroristes à continuer d'utiliser des enfants ou leurs enfants pour accomplir leurs massacres sanguins de façon impunie. Ce sont eux qui envoient leurs fils au combat et ils doivent s'attendre à ce qu'ils y périssent. Quant à moi, ma compassion va aux victimes des terroristes.

Michel Latour, Montréal

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Simulacre de justice

Toute peine est injuste, car, qu'il ait ou qu'il n'ait pas posé les gestes qu'on lui reproche, il n'aurait jamais dû séjourner dans un centre de détention ou subir quelque procès que ce soit. Au contraire, en tant qu'enfant, il aurait dû obtenir tout le support psychologique nécessaire à sa réinsertion sociale à la suite des traumatismes qu'il a vécus. Le reste n'est que politique et simulacre de justice. Le juge et les membres du jury sont des militaires tout comme les présumées victimes. Comment peut-il y avoir un procès juste et équitable? La couronne recommandait une peine de 25 ans, le jury a demandé 40 ans!

Richard Warren, Montréal

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Un petit geste

Omar Khadr est un enfant-soldat. Le condamner à 40 ans de réclusion est la suite logique de l'injustice qu'il subit depuis huit ans. Mon impuissance devant cette situation me fatiguait grandement. Finalement, j'ai trouvé le modèle d'un message qu'on peut envoyer à M. Harper pour lui exprimer notre mécontentement et l'adresse où on peut écrire à M. Khadr pour lui manifester notre soutien sur le site d'Amnistie internationale (Canada francophone). Ce n'est pas grand-chose, mais ça fait du bien...

D. Tardif

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La gauche a gagné

Il devrait purger sa peine aux États-Unis! Mais non, les Canadiens vont le rapatrier et lui faire une vie de pacha. Où est la justice pour les soldats canadiens? Les moeurs élastiquées des gens de la gauche se font entendre et s'imposent. C'est malheureux.

R. Fournier

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Injuste

Durant la guerre du Vietnam, à My Lai, des soldats américains ont assassiné, torturé et tué de sang-froid entre 350 et 500 civils, la majorité d'entre eux étant des femmes, des enfants et des vieillards. Un seul et unique soldat américain a été jugé pour ces crimes et il a purgé un total de quatre mois et demi en prison pour sa peine. Combien de personnes a tuées Omar Khadr déjà et dans quelles circonstances? Non! La peine d'Omar Khadr n'est pas juste!

Robert Giroux

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Triste gâchis

Malheureusement, ce jeune homme est devenu une bombe à retardement. Il ne pourra jamais pardonner à l'Occident ce qu'il aura enduré. Il attendra la fin de sa peine et tout ce temps il n'aura qu'une seule pensée: se venger. Peut-on le blâmer? Que peut-on attendre de plus de la part d'un adolescent entrainé par un père radical qui n'a pensé qu'à lui pour emmener ses enfants se battre contre nous? Triste gâchis....

Pierre Blondin

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Notre réponse aux élections

Sa peine n'est pas juste, car il aurait dû être rapatrié le plus rapidement possible, selon les lois en vigueur de notre société. Le gouvernement canadien a contrevenu aux lois du Code criminel de façon illégale et de façon immorale. Je vous pose une question à mon tour: qui va payer pour ce non-respect de la loi? Je vous invite à répondre en silence, et ce, jusqu'aux prochaines élections.

Bruno Cyr

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Ça suffit

Une simple réflexion permet de comprendre qu'Omar Khadr n'a fait que défendre son pays avec des moyens violents, certes, mais justifiés à ses yeux et aux yeux de tous ceux qui ont vu leurs rues et leurs demeures mises à feu et à sang par l'infidèle: l'Américain, après les Russes et les autres. Que feriez-vous, sinon vous mobiliser pour défendre les vôtres dans un cas pareil? L'Afghan moyen a toujours été pauvre et opprimé, même par son propre gouvernement, et maintenu dans la plus totale ignorance de l'Occident et de ses moeurs. Les jeunes comme Khadr, il y en a des milliers qui sont acclamés pour avoir descendu un seul infidèle. Souvent, cet éloge est posthume... En passant, si les Américains n'avaient pas décidé de renverser le gouvernement afghan à l'époque (avec lequel ils sont d'ailleurs pris...) le jeune «terroriste» de 15 ans n'aurait pas fait sauter un soldat et été arrêté et détenu huit ans, sans procès, à Guantánamo. Ne parlons surtout pas du nombre de civils et de combattants que ce militaire a lui-même décimé avant d'être abattu, dans un pays qu'il ne défendait pas, lui. Ça suffit: Omar Khadr, désormais âgé de 24 ans, devrait être ramené au Canada, poursuivre ses études et recevoir des excuses des Américains et de leur gouvernement pour leur phobie de l'étranger, leur certitude qu'ils sont les seuls à connaître la vérité et leur injustice nourrie par leurs propres peurs. Il a assez vécu l'horreur comme ça. Rendez-lui sa famille et sa paix intérieure.

Francine Lamarche

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Un procès qui masque les vrais problèmes

J'ai suivi avec attention l'affaire Khadr, à la fois en tant que jeune criminologue en formation, mais aussi en tant que jeune Canadienne engagée, concernée par une sujet qui touche directement un autre citoyen canadien. Car je suis de ceux qui croient que le devoir d'un citoyen va beaucoup plus loin qu'un simple crochet dans une case une fois tous les quatre ans. Alors que seule la peine semble maintenant être importante aux yeux de tous, j'aimerais rappeler que la question ne devrait même pas se poser. Le procès lui-même n'est qu'une façon de masquer les réels problèmes derrière cette histoire. Car je ne vois vraiment pas en quoi un procès, qui va à l'encontre de toutes les décisions de droit et des conventions internationales, peut se dire légitime et juste. La peine ne sera jamais juste, car la prison n'est pas une solution. Il est depuis longtemps prouvé que la prison, sans la réhabilitation, ne fait que changer le mal de place. Après toute la souffrance, la privation de liberté et les droits bafoués dont a été victime Omar Khadr, sa peine n'est qu'un autre obstacle à sa bonne réinsertion sociale. En effet, rien de mieux pour assurer l'échec d'une réinsertion qu'une peine de prison de plusieurs années sans réelle mise en place de programmes sociaux, d'aide et de soutien. Des peines, Omar Khadr en a déjà subi plusieurs, plus atroces: ses droits ont été bafoués, il a été blessé par balle, emprisonné le tiers de sa vie, torturé et menacé. Comment se fait-il que l'on pose la question de la justesse de la peine, alors que l'on ne s'est jamais demandé s'il est légitime de condamner un enfant-soldat? Comment peut-on s'imaginer qu'Omar Khadr pourra un jour se réinsérer socialement pour y vivre sa vie de jeune adulte, après tant de souffrances et d'injustice? N'importe qui, dans une situation aussi cruelle et injuste, aurait perdu espoir depuis longtemps et se serait à jamais éteint intérieurement...

Valérie Bourdeau, Ottawa

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Dégoûtée

À mon avis, les jurés militaires se sont acharnés sur Omar Khadr pour montrer aux Américains que leur armée est capable de punir leurs adversaires, peu importe que cet adversaire soit un enfant au tapis. J'ai été profondément dégoûtée par le témoignage de la veuve du soldat mort supposément à cause du jeune Omar. Son mari, en tant qu'adulte, avait fait le choix d'aller dans ce pays, alors que le jeune, lui, n'avait pas le choix d'y être puisqu'il devait obéir à son père. Mais je suis encore plus dégoûtée de l'attitude des dirigeants de mon pays qui ont abandonné ce jeune, je n'ose dire jeune homme puisqu'il n'en est peut-être pas encore un, avec tout ce qu'il a subi. S'il devient un fanatique radical, ce sera bien la faute de tous ceux qui ont torturé ce jeune, avec la complicité de hauts dirigeants. Honte à eux!

Suzanne Bergeron, Saint-Hubert