Le virus de la grippe H1N1 a tué au moins 5.700 personnes dans le monde, faisant un bond de 14% en une semaine et frappant plus particulièrement l'hémisphère nord où les campagnes de vaccination se mettent en place fébrilement à l'approche de la saison hivernale.

La grippe pandémique H1N1 a fait «au moins 5.700 morts» depuis l'apparition de la maladie en mars-avril dernier, soit 700 morts supplémentaires en une semaine, selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) publié vendredi. Le continent américain, plus particulièrement au nord de l'Équateur, reste le plus durement touché avec 4175 décès avérés (636 en une semaine).

Dans la région Asie-Pacifique, le bilan s'élève désormais à 1070 morts (+ 42 décès), et à «au moins 211» (+20) en Europe.

L'Ukraine, confrontée à son premier cas mortel, a annoncé vendredi la mise en oeuvre de mesures drastiques, uniques en Europe, avec trois semaines de fermeture des établissements scolaires et d'annulation des rassemblements publics.

«Dans les régions tempérées de l'hémisphère nord, la transmission de maladies grippales continue de s'intensifier, marquée par un démarrage inhabituellement précoce de la saison grippale hivernale dans certains pays», selon l'OMS.

«Les États Unis et des régions de l'ouest du Canada continuent d'informer sur des taux élevés de maladies de type grippal et sur des détections de virus pandémique H1N1», selon les experts de l'organisation.

Le Mexique, considéré comme le foyer initial de la maladie, «a rapporté plus de cas confirmés depuis septembre que durant l'épidémie du printemps» (boréal), relève encore l'OMS.

«En Europe occidentale, des taux élevés de maladies de type grippal et des échantillons testés positifs au virus pandémique H1N1 ont été observés dans au moins cinq pays: Islande, Irlande, Royaume Uni, Belgique et Pays-Bas. Beaucoup d'autres pays d'Europe et d'Asie occidentale et centrale montrent des signes de transmission grippale précoce, dont l'Espagne, l'Autriche, des régions d'Europe septentrionale, la Russie et la Turquie», a ajouté l'OMS.

Enfin, selon l'organisation, «l'activité grippale est en hausse rapide au Japon», en avance d'environ 10 semaines sur la saison grippale habituelle.

En revanche, si la transmission grippale continue dans les Caraïbes, elle est sur le déclin dans les régions tropicales de l'Asie du sud et du sud-est, et «très faible» dans les régions tempérées de l'hémisphère sud, selon le dernier bilan de l'organisation.

Dans ce contexte, les experts de l'OMS ont confirmé lors d'une réunion cette semaine l'efficacité d'une seule dose de vaccin pour se prémunir contre la grippe H1N1.

Les vaccins contre le virus pandémique sont sûrs et peuvent être administrés aux femmes enceintes et peuvent même être associés aux vaccins contre la grippe saisonnière, ont encore jugé les experts de l'OMS.

En Suisse, l'autorité de régulation des médicaments Swissmedic a donné vendredi son feu vert au vaccin Focetria du suisse Novartis ainsi qu'au Pandemrix du laboratoire britannique GlaxoSmithKline.

Ce dernier produit ne pourra cependant pas être utilisé chez les femmes enceintes, les enfants de moins de 18 ans et les personnes de plus de 60 ans, a décidé Swissmedic en invoquant des incertitudes concernant l'utilisation de l'adjuvant AS03 sur laquelle les données sont jugées insuffisantes.

«Les vaccinations pourront débuter dès la mi-novembre» en Suisse, ont indiqué les autorités sanitaires helvétiques.

Cette semaine, la directrice de l'OMS Margaret Chan a cependant averti de nouveau que des «milliards de doses» vont manquer au niveau mondial, notamment pour protéger toute la population des pays pauvres.

Même les États-Unis souffrent d'une pénurie de vaccins et devront se contenter d'un cinquième de moins de doses qu'initialement prévu d'ici à la fin de l'année.