À cause des risques d'accident et du manque d'information, il n'est pas possible d'utiliser l'amiante de façon sûre et il vaut mieux le bannir, affirme la CSN-Construction.

Le syndicat qui représente 18 000 travailleurs intervient dans le débat au moment où l'industrie de l'amiante subit les assauts de nombreuses critiques et au lendemain d'un verdict criminel historique en Italie.

«Toutes les études qui ne sont pas financées par des intérêts économiques montrent qu'il n'y a pas de moyen d'utiliser l'amiante de façon sûre, dit Aldo Paolinelli, président de la CSN-Construction. Et j'ai un problème avec le fait qu'on l'exporte dans des pays où on voit qu'on manipule l'amiante comme on le faisait ici il y a 70 ans.

«Pour nous, ce n'est pas une question économique, c'est une question de santé qui concerne une grande partie des travailleurs de la construction. Nous sommes souvent en contact avec l'amiante et, dans la plupart des cas, nous ne le savons pas.

«Notre position, c'est qu'il faut interdire la substance. La seule manière d'enrayer le problème, c'est d'éliminer le danger à la source.»

La condamnation à 16 ans de prison de deux industriels de l'amiante en Italie a aussi eu des échos à Ottawa.

À la Chambre des communes, hier, le député néo-démocrate de Winnipeg, Pat Martin, a mené une nouvelle charge contre ceux qu'il appelle les «charlatans et fraudeurs de l'Institut de l'amiante qui ont délibérément conspiré pour cacher au reste du monde les effets de l'exposition à l'amiante». Il a affirmé «prier qu'un jour leurs tromperies donnent lieu à des accusations criminelles d'homicide».