Imaginez un monde où vos nouvelles locales, ces histoires qui façonnent l’identité de votre communauté, ne vous parviennent plus. Ce scénario, loin d’être une dystopie, se dessine à l’horizon avec les récentes suppressions d’emplois chez Bell Canada, Radio-Canada et Groupe TVA. Ces coupes sont une attaque directe au tissu même de notre culture locale et de notre démocratie.

La transformation numérique redéfinit notre paysage médiatique, entraîne un exode publicitaire vers les géants du numérique et prive nos médias locaux des ressources vitales à leur mission. C’est pourquoi je considère le soutien à ces médias non pas comme une option, mais comme un devoir.

Des médias locaux performants

Il est possible de mieux valoriser nos médias d’ici. Je suis convaincu que les médias canadiens peuvent offrir une performance supérieure selon les indicateurs sélectionnés et atteindre des objectifs d’affaires visés. À l’heure où le développement durable est essentiel, de nombreuses études ont prouvé que les médias locaux représentent une excellente solution pour réduire votre empreinte carbone.

De plus, saviez-vous que la moyenne d’écoute de la télévision chez les 18 ans et plus est de 28 h par semaine au Québec ? Bien qu’il y ait une tendance de fond forte des habitudes des consommateurs vers le numérique, il faut mentionner que les médias dits traditionnels obtiennent un temps d’écoute très louable.

Les marques surinvestissent dans les plateformes mondiales malgré le temps réel que les utilisateurs y consacrent.

En plus, les médias canadiens offrent des environnements plus sécuritaires et l’attention des consommateurs y est souvent supérieure, ce qui mène à une meilleure réceptivité aux messages et augmente l’impact durable auprès de l’auditoire.

D’après une étude sur l’attention publiée par Tvision, Lumen and Adelaide, les placements publicitaires vidéo dans des médias locaux vont avoir un niveau d’attention de 2,8 fois supérieur à certains environnements numériques des GAFAM.

Un engagement envers les médias d’ici

En mai 2020, porté par mon engagement au sein de l’A2C, j’ai activement participé au lancement de l’initiative du Mouvement média d’ici⁠1, un appel à l’action pour souligner l’importance d’investir dans les médias locaux. Depuis, un engagement public à consacrer au moins 25 % des budgets numériques aux médias locaux a rassemblé plus de 150 signataires, dont plusieurs annonceurs et agences.

Récemment, j’ai eu l’immense privilège, avec trois autres de mes collègues de l’industrie, de prendre part au développement de la Certification Média d’ici. Cette certification se présente comme une solution supplémentaire qui s’offre aux professionnels et professionnelles médias et marketing pour les aiguiller et leur offrir tous les outils pour ancrer les médias locaux au cœur de leur stratégie, et ce, en assurant une performance égale, voire supérieure.

Aujourd’hui plus que jamais, il est vital de se mobiliser pour nos médias locaux. J’ai l’ultime conviction que nous pouvons collectivement encourager une industrie médiatique dynamique, qui reflète la richesse et la diversité de nos communautés.

Je lance donc un appel à tous. Investissons un minimum de 25 % de nos budgets numériques dans les médias d’ici et optimisons nos investissements hors ligne. C’est la clé pour atteindre une meilleure performance dans un écosystème médiatique local en santé.

Et surtout, joignez-vous au Mouvement en signant l’engagement. Ensemble, on peut faire une différence.

1. Consultez la page du Mouvement média d’ici