Derrière chaque succès musical, on retrouve une équipe dévouée qui œuvre au développement de la carrière de l’artiste, contribuant ainsi à faire rayonner sa musique.

Notre industrie musicale est unique au monde ; on estime que 95 % de la production musicale est le fait d’entreprises indépendantes. Partout ailleurs, elle est dominée par des multinationales disposant de moyens colossaux, notamment en promotion, avec lesquels nos entrepreneurs ne peuvent rivaliser à armes égales. C’est pourquoi le gouvernement fédéral a constitué le Fonds de la musique du Canada (FMC), destiné à soutenir la création, la production et la promotion de nos musiques dans les deux marchés linguistiques.

Or, le secteur de la musique fait face depuis plusieurs années à des transformations structurelles importantes, notamment en raison de l’avènement des plateformes d’écoute en continu. Face à ces changements, le soutien financier qui occupe un rôle d’effet de levier pour la prise de risque et l’investissement est d’autant plus vital à sa survie.

Devant l’ampleur des besoins, le Parti libéral du Canada s’est engagé dans sa plateforme électorale de 2021 à assurer un financement amélioré et stable au secteur de la musique en augmentant la contribution annuelle au Fonds de la musique du Canada, pour le porter à 50 millions de dollars d’ici 2024-2025. Une promesse qui avait d’ailleurs été saluée par l’ensemble du milieu musical.

Dans les faits, pour remplir sa promesse, le gouvernement fédéral ne devra injecter que 15 millions additionnels par rapport à l’exercice financier en cours.

Dans le contexte économique actuel, où le gouvernement procède à d’importantes coupes budgétaires, l’inquiétude de ne pas voir cette promesse se réaliser lors du prochain budget est d’autant plus grande. Non seulement la promesse pourrait ne pas être remplie, mais une tranche du financement pourrait en plus ne pas être renouvelée, ce qui porterait le financement du FMC à 25 millions, soit la moitié de la promesse faite par les libéraux.

Notre diversité culturelle dans la balance

En l’absence de ces sommes, les entrepreneurs devront entrevoir des licenciements, d’autres devront carrément cesser leurs activités. Une chose est certaine, bon nombre de projets musicaux ne pourront voir le jour ou ne bénéficieront pas du soutien nécessaire pour émerger et rivaliser dans un contexte concurrentiel déjà extrêmement difficile. Il en va de notre diversité culturelle et de l’avenir de nos musiques !

Assurer la pérennité de notre industrie musicale nécessite une réponse immédiate à cette situation urgente, dont les effets à court terme pourraient être délétères.

Toutefois, il est important de mettre en place un système plus équitable pour l’avenir, en modifiant la Loi sur le droit d’auteur, comme cela a été le cas avec la Loi sur la radiodiffusion. En effet, des changements ciblés au droit d’auteur, conformes aux engagements du parti libéral en 2021, peuvent être faits rapidement dans le prochain budget pour permettre à notre secteur de générer davantage de revenus autonomes dans un horizon à moyen et à long terme.

Alors que le caucus du Parti libéral du Canada se tient à Montréal, nous souhaitons interpeller les députés réunis pour que ceux-ci enjoignent à la ministre des Finances Chrystia Freeland de remplir les engagements de son parti pour notre industrie musicale et ainsi démontrer leur volonté de maintenir une industrie musicale prospère et dynamique.

*Cosignataires : Pierre-Luc Brillant, Union des artistes (UDA) ; Ariane Charbonneau, Société professionnelle des auteurs et des compositeurs du Québec (SPACQ) ; Luc Fortin, Guilde des musiciens et musiciennes du Québec (GMMQ) ; David Bussières, Regroupement des artistes en musique (RAM) ; Andrea Kokonis, SOCAN ; Annie Morin, Artisti ; Thomas Jolicœur, Soproq