Une fois par mois, nos photographes racontent l’histoire derrière des images marquantes.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Le président américain a effectué une visite de deux jours à Ottawa, les 23 et 24 mars. Une fois à l’aéroport, il m’a fallu patienter trois heures, aux côtés de dizaines d’autres photographes et journalistes, mais aussi de policiers, d’agents secrets et même de tireurs d’élite. Air Force One a finalement atterri dans un brouillard opaque. Puis, le président et sa femme sont descendus de l’avion. J’ai alors cherché à illustrer sa présence sur le sol canadien. Quel coup de chance quand Joe Biden s’est mis à discuter avec quelqu’un dont la vue était cachée par l’immense coiffe d’un garde de cérémonie. De mon angle, on pouvait presque croire que le président discutait avec ce grenadier canadien. — Martin Chamberland

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

« La star française Suzane est à Montréal pour ses premiers concerts et elle ne veut pas se faire photographier, mais j’ai réussi à la convaincre », m’a annoncé ma collègue Josée Lapointe. Pour la photo, j’ai persuadé la sympathique artiste de prendre une pose de danse audacieuse en plein milieu de la rue Sainte-Catherine. Cela a permis de donner une dimension unique à l’image, en jouant avec l’inclinaison de mon appareil photo pour créer une perspective dynamique. Bien sûr, cela a nécessité une certaine gymnastique pour Suzane, qui a dû se faufiler dans la circulation montréalaise, mais le résultat en valait la peine. — Martin Tremblay

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Les photographes côtoient souvent les policiers, dans des manifestations ou sur les scènes de crimes, par exemple. De mémoire, je n’avais toutefois jamais vu de déploiement plus imposant que celui de Trois-Rivières le 12 avril, à l’occasion des funérailles de Maureen Breau, morte en service une quinzaine de jours plus tôt. Ils étaient des milliers de policiers, venus des quatre coins de la province. Dès la matinée, les effectifs de la Sûreté du Québec étaient sur place pour une répétition. Je suivais attentivement l’officier décoré en premier plan, qui criait les ordres à ses troupes. Puis, le silence s’est fait et l’officier a levé son bras pour le salut. Un instant suspendu en hommage à la policière. — Edouard Plante-Fréchette

PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

Dès notre arrivée en Israël à la mi-avril, mon collègue Vincent Larouche et moi sommes allés couvrir les manifestations qui se multiplient dans le pays en lien avec la réforme du système de justice lancée par le premier ministre Benyamin Nétanyahou. Une ambiance très tendue régnait à Netanya, près de Tel-Aviv. Et la présence du ministre d’extrême droite Itamar Ben-Gvir (au centre) a électrisé les partisans de la réforme, qui limiterait les pouvoirs de la Cour suprême. Au moment où le personnage haut en couleur a voulu quitter les lieux, ses admirateurs se sont bousculés dans l’espoir… de le toucher. En plein chaos, j’ai pu grimper sur un petit mur pour photographier cette sortie mouvementée. — Olivier Jean

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

Tout a commencé par un banal point de presse des autorités municipales concernant le niveau de crues printanières. J’avais même laissé mes bottes-pantalons de pêche dans la voiture ! En fin de rencontre, la mairesse Valérie Plante, mieux chaussée que moi, s’est approchée de la digue au bout de la rue pour l’inspecter. J’ai voulu saisir l’occasion de réaliser une image originale, et je me suis approché à la hâte, sans réaliser qu’une fois rendu sur place, j’aurais de l’eau jusqu’aux chevilles. Je suis rentré à la maison avec les deux chaussettes complètement trempées, mais avec une image plus intéressante que prévu ! — Marco Campanozzi