Source intarissable d'inspiration pour le cinéma hollywoodien, les présidents américains se retrouvent au coeur de mille et un scénarios. Alors que la campagne électorale américaine bat son plein, La Presse a recensé les chefs d'État fictifs qui ont marqué à leur façon le grand écran.

Hollywood visionnaire: Barack Obama 

Hollywood n'aura pas attendu l'arrivée de Barack Obama à la Maison-Blanche pour mettre en vedette un président des États-Unis noir au cinéma. Chris Rock incarnait déjà cinq ans plus tôt Mays Gilliam, un homme du peuple propulsé dans la cour du 1600 Pennsylvania dans Head of State. Mais c'est le réalisateur français Luc Besson qui aura été le premier à avoir cette audace dans The Fifth Element (1997) en mettant à la tête de l'Alliance terrienne Tommy Tiny Lister Jr. Un an plus tard, Mimi Leder réalisera Deep Impact, film dans lequel Morgan Freeman est aux commandes de la Maison-Blanche et fait appel à un ancien astronaute, Surgeon Tanner, afin de diriger une mission internationale à bord du vaisseau expérimental Messiah pour sauver le monde d'une collision avec une comète. Jamie Foxx sera quant à lui pris en otage par des suprémacistes blancs dans White House Down (2013), un scénario qui n'est pas sans rappeler les multiples menaces de mort reçues par Barack Obama tout au long de son mandat.

Dans l'embarras: Bill Clinton

En janvier 1998, éclate un des plus grands scandales que la Maison-Blanche ait connus: l'affaire Monica Lewinsky. Un feuilleton a qui a entaché à jamais le mandat de Bill Clinton et qui a très largement inspiré le film Primary Colors, sorti la même année, où John Travolta se glisse dans la peau du gouverneur Jack Stanton, futur candidat à la présidence et coureur de jupons invétéré. En 1995 (année qui voit naître la liaison entre Bill et Monica), The American President a une dimension quasi prophétique, mettant en scène Michael Douglas dans le rôle d'un président en exercice qui doit gérer sa relation amoureuse avec une attachée de presse. Les frasques des présidents américains semblent avoir toujours beaucoup inspiré Hollywood. Dans Wag the Dog (1997), un président est éclaboussé par un scandale sexuel quelques jours avant sa probable réélection. Réalisé par Clint Eastwood, Absolute Power (1997) pousse encore plus loin en imaginant un président des États-Unis criminel et vicieux incarné par Gene Hackman.

Photo fournie par Universal Pictures

John Travolta et Emma Thompson dans Primary Colors de Mike Nichols.

Regard intime: Richard Nixon

Hollywood a toujours été très friand des longs métrages biographiques. Surtout quand il s'agit d'anciens chefs d'État américains. Abraham Lincoln est ainsi le président le plus joué au grand écran dans l'histoire du cinéma américain. Même Steven Spielberg aura mis son grain de sel en 2012 avec Lincoln, film dans lequel Daniel Day-Lewis campe le 16e président des États-Unis. Le scandale du Watergate aura fait couler beaucoup d'encre et également inspiré de nombreux films relatant l'affaire digne d'une fiction d'espionnage qui a mené à la démission de Richard Nixon. Anthony Hopkins incarne le président américain dans Nixon (1995), du réalisateur Oliver Stone, un spécialiste du genre qui compte aussi dans sa filmographie JFK et W. En 2008, le réalisateur Ron Howard présente Frost/Nixon, long métrage sur la fameuse entrevue de Nixon donnée à David Frost en 1977. Hollywood semble loin d'en avoir terminé avec les biopics présidentiels: Martin Scorsese planche actuellement sur l'histoire de George Washington avant son arrivée à la présidence dans The General, alors que Rob Reiner a récemment présenté LBJ, sur Lyndon B. Johnson, au Festival international du film de Toronto.

Photo fournie par 20th Century Fox

Daniel Day-Lewis dans Lincoln de Steven Spielberg.

Face à la menace: George W. Bush

Le mandat présidentiel de George W. Bush a été marqué par les attentats du 11-Septembre, symbole fort de l'atteinte à la sécurité intérieure de la plus grande puissance mondiale. Les films d'action américains s'en donnent à coeur joie quand il est question de malmener la Maison-Blanche. Et le réalisateur Roland Emmerich ne donne pas sa place en la matière. Dès 1996, dans Independence Day, il pulvérise, grâce au rayon laser extraterrestre, la résidence du président Thomas J. Whitmore incarné par Bill Pullman. Il rempile ensuite dans 2012, puis quatre ans plus tard avec White House Down, faisant voler en éclats le 1600 Pennsylvania. La même année, Antoine Fuqua se prête lui aussi à l'exercice dans Olympus Has Fallen, mettant en vedette Aaron Eckhart dans la peau du président Benjamin Asher. Les présidents américains sont également souvent la cible directe d'attentats au grand écran, comme c'est le cas de William Hurt dans Vantage Point (2008) ou encore de Harrison Ford dans Air Force One (1997). Ce dernier n'hésite pas à prendre les commandes de l'avion présidentiel et à se battre contre de dangereux terroristes montés à bord.

PHOTO FOURNIE PAR LA PRODUCTION

Bill Pullman dans Independence Day de Roland Emmerich.