La guerre des mots a repris de plus belle entre Johnny Depp et un membre du gouvernement australien malgré une décision de justice dans l'affaire des yorkshire-terriers de l'acteur, encore tourné en ridicule mercredi par le ministre Barnaby Joyce.

Les deux hommes sont à couteaux tirés depuis que la star et son épouse Amber Heard avaient apporté en 2015 en Australie leurs deux chiens Pistol et Boo, au mépris du très strict règlement de l'île-continent sur la quarantaine.

À l'époque, M. Joyce, ministre de l'Agriculture, avait menacé les chiens d'euthanasie s'ils ne «foutaient» pas «le camp aux États-Unis».

L'actrice de 29 ans a plaidé coupable le mois dernier d'avoir falsifié des documents au moment de l'arrivée en jet privé des deux animaux. Depp tournait alors en Australie le cinquième opus des Pirates des Caraïbes, Dead men Tell no Tales.

Un tribunal australien a imposé le mois dernier à Mme Heard une obligation de bonne conduite d'un mois, assortie d'une amende avec sursis de 1000 dollars australiens (685 euros).

Le ministère de l'Agriculture avait quant à lui obtenu que le couple présente ses excuses dans une vidéo saugrenue qui a été vue près de cinq millions de fois sur YouTube.

Johnny Depp n'a pas pu s'empêcher mardi soir de contre-attaquer lors d'un talk show aux Etats-Unis où il a affirmé que M. Joyce «semblait être le résultat d'un croisement avec une tomate».

«Ce n'est pas une critique, j'étais juste inquiet qu'il n'explose», a ajouté l'acteur.

Le ministre ne s'est pas fait prier pour riposter.

«Je suis en train de devenir le Hannibal Lecter de Johnny Depp, je suis dans sa tête, je tire les ficelles. Longtemps après que je ne l'ai oublié, lui se souvient toujours de moi», a-t-il dit aux journalistes à Tamworth, dans le sud de l'Australie.

«Continue à me faire de la pub, Johnny. Les Australiens savent qu'on a bien agi», a ajouté le ministre, en pleine campagne.

L'Australie impose une réglementation très stricte sur les animaux afin d'éviter la propagation de maladies. Les chats et les chiens venant des États-Unis sont soumis à 10 jours de quarantaine.

«On ne peut laisser la rage entrer dans le pays», a déclaré le ministre, évoquant l'arrivée illégale des deux chiens.

«Pour qui s'est-il pris?», a-t-il interrogé au sujet de M. Depp.

La présence des chiens n'avait été révélée que lorsqu'ils avaient été conduits dans un salon de toilettage longtemps après leur arrivée. Mais ils avaient déguerpi rapidement après les menaces ministérielles.