La ville de Cannes a inauguré mardi pour l'été son «usine de films amateurs», concept du cinéaste français Michel Gondry, permettant de se distraire en réalisant en groupe un petit film durant trois heures.

À disposition du public à Cannes une dizaine de décors de studios ludiques, comme ce wagon de train où l'on peut faire défiler aux fenêtres les paysages de son choix, une discothèque ou un poste de police.

L'usine de films amateurs, née à New York en 2008, a déjà voyagé à Sao Paulo, Paris, Rotterdam, Johannesbourg, Moscou, Casablanca ou Tokyo. Chaque ville se charge de confectionner des décors et de fournir accessoires et costumes.

«Ce n'est pas du tout du cinéma, ce sont des ateliers de distraction», précise le réalisateur et scénariste français Michel Gondry, venu mardi des États-Unis, le temps d'un après-midi, pour découvrir «l'usine» de la cité du cinéma.

«Le but n'est pas de faire naître des vocations pour le cinéma, mais montrer qu'on peut s'autogérer et mener un projet à terme. On visionne le résultat au bout de trois heures», ajoute-il.

Dans les ateliers et décors, les participants de tous âges ont discuté ferme mardi à Cannes pour imaginer des scénarios peuplés de meurtres et de vengeances, avec beaucoup de rires à la clef.

«Ici c'est plutôt joyeux», constate Michel Gondry, en se livrant à quelques comparaisons. «Au Japon, ils étaient très impliqués, très carrés. À Sao Paulo, des jeunes d'une favela qui n'avaient jamais vu un film, ont raconté une histoire touchante».

L'expérience participative (proposée gratuitement par la ville) suit un protocole simple. Le groupe de 5 à 20 personnes choisit le type de film et le titre, puis détermine les grandes lignes inscrites sur une feuille. Un autre atelier est consacré au scénario. Dans les dernières 45 minutes on tourne dans les décors, selon la méthode du «tourné-monté», sans aucune coupe et sans recommencer de scène... Au bout de trois heures on visionne dans une salle de projection et on repart avec son DVD.

L'atelier proposé au Palais des festivals jusqu'au 28 août côtoie aussi un «musée éphémère du cinéma» avec des photos de stars issues de fonds photographiques, dont celui de l'ancien président du Festival de Cannes, Gilles Jacob.

Clou de la mini-exposition, la Sunbeam Alpine Roadster bleu azur de 1954 conduite par Grace Kelly sur la corniche entre Nice et Monaco, dans le film La main au collet d'Alfred Hitchcock.