San Andreas, du nom de la célèbre faille géologique qui menace la Californie d'un «Big One», imagine à quoi ressemblerait le plus gros tremblement de terre de l'histoire, dans un San Francisco détruit et englouti.

Porté par Dwayne Johnson en pilote secouriste qui part à la recherche de sa fille perdue, cette grosse production de 100 millions de dollars qui sort vendredi aux États-Unis, a pour ambition de réinventer le film catastrophe... Avec plus de technologie, et de sentiments.

«Je voulais faire le film le plus spectaculaire possible et en même temps me focaliser sur une famille», a expliqué le réalisateur Brad Peyton lors d'une conférence de presse à Los Angeles.

Dwayne Johnson, ex-star du catch connue sous le surnom The Rock et reconverti en vedette des films d'action, notamment dans The Fast and the Furious, joue le rôle de Ray, pilote d'hélicoptère secouriste récemment séparé de sa femme Emma (Carla Gugino, vue dans Sin City), qui l'a quitté pour un riche architecte.

Lorsqu'un gros tremblement de terre survient à Los Angeles et qu'un sismologue (Paul Giamatti) en anticipe un autre imminent et beaucoup plus dévastateur à San Francisco, Ray et Emma sont forcés de mettre de côté leurs dissensions et de partir ensemble à la rescousse de leur fille unique, Blake (Alexandra Daddario).

«J'étais frustré par le genre du film catastrophe» où l'on est emporté par les scènes d'action «mais où l'on ne ressent pas grand-chose et je me suis assuré que les personnages étaient au coeur de chaque scène», a raconté le coscénariste Carlton Cuse.

Producteur exécutif et scénariste de la série à succès Lost, connu pour son travail sur la série de thriller psychologique Bates Motel et pour l'adaptation américaine de la série Les revenants, il a cette fois-ci imaginé un héros sans peur, un «méchant» lâche, et des femmes courageuses et vaillantes, même si certains dialogues versent parfois dans le cliché.

Earthquake (1974), avec Charlton Heston et Ava Garder, fait office de référence dans les films catastrophe à tremblements de terre, beaucoup d'autres ayant suivi, en grande partie des téléfilms comme 10.5: Apocalypse, et nombre d'entre eux sont situés en Californie.

Expérience traumatisante

Cet État de l'Ouest vit sous la menace permanente de la faille de San Andreas, à la jonction des plaques tectoniques du Pacifique et de l'Amérique, et qui secoue régulièrement la région comme l'an dernier lorsqu'un séisme de magnitude 6 a fait trembler la Napa Valley.

Carton Cuse relate avoir lui-même vécu le puissant tremblement de terre qui a secoué Northridge, en banlieue de Los Angeles, en 1994. De magnitude 6,7, il avait tué 72 personnes.

«On a été réveillé en pleine nuit, ma femme criait, elle ne trouvait plus notre fille, ce fut très traumatique», s'est-il souvenu.

Carla Gugino en a également fait l'expérience et raconte qu'elle ne «trouvait plus de vêtements» dans le noir. «Je n'ai plus jamais dormi nue depuis», a-t-elle plaisanté.

Le risque qu'un «Big one» de magnitude 8 ou plus se produise en Californie au cours des 30 prochaines années a été revu l'an dernier à la hausse par l'Institut américain de géophysique (USGS).

San Andreas envisage un séisme de magnitude 9,6, plus terrassant que le pire séisme de l'histoire, qui a ravagé Valdivia au Chili en 1960 avec une magnitude de 9,5.

Le film en 3D est aussi proposé, dans les cinémas équipés, en «4D», à savoir des chaises à secousses comme dans un parc d'attraction... Avec en option des vaporisations d'eau pendant les scènes de raz-de-marée apocalyptiques, dopées aux effets spéciaux.

Plus réaliste et saisissante, l'ouverture du film montre un sauvetage par Ray en hélicoptère dans un canyon profond et étroit.

Une autre voit Emma échapper par le toit à un gratte-ciel s'effondrant, et rejoindre Ray et son hélicoptère, évoquant le spectre du 11 septembre 2001 et du restaurant Windows on the World.