«C'est parce que le monde est malade qu'il faut voir le doc», a lancé Biz, de Loco Locass, en conférence de presse. Le «doc» en question étant à prendre comme un terme affectueux désignant le documentaire, le rappeur étant porte-parole des 10es Rencontres internationales du documentaire de Montréal (RIDM) qui se tiendront du 8 au 18 novembre et présenteront plus de 100 films provenant d'une trentaine de pays.

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Dédiée à Pierre Perrault, qui aurait eu 80 ans cette année - l'occasion, pour les RIDM, d'organiser une projection spéciale d'Un pays sans bon sens - cette programmation s'ouvrira avec Junior d'Isabelle Lavigne et Stéphane Thibault. Ce document est une incursion dans les coulisses du hockey junior (les réalisateurs ont suivi, pendant un an, les joueurs du Drakkar de Baie-Comeau et les adultes qui les entourent).Les Rencontres se termineront avec Shake the Devil Off du réalisateur suisse Peter Entell - un document tourné à La Nouvelle-Orléans qui trace le portrait du père Ledoux, un curé afro-américain dont la paroisse est menacée de fermeture depuis le passage de l'ouragan Katrina. Entre les deux, une centaine de fenêtres sur le monde.

Divisée en quatre sections, la sélection officielle des RIDM sera l'occasion de voir, dans le volet Caméra-stylo, plusieurs films attendus de réalisateurs d'ici: Tap-Tap d'Anaïs Barbeau-Lavalette, Des nouvelles du nord de Benoît Pilon ou encore Gene Boy Came Home d'Alanis Obomsawin. Dans le volet Caméra au poing, on pourra voir des oeuvres de contestation, de dénonciation des injustices et de la défense des utopies. Entre autres, Le peuple invisible de Richard Desjardins et Robert Monderie (un portrait de la situation des Algonquins) et Un coin du ciel de Karina Goma (une incursion dans le quartier Parc-Extension).

Dans le volet Première caméra, les RIDM proposent des premières oeuvres telles l'intrigant Street Thief du réalisateur américain Malik Bader qui suit carrément un cambrioleur - plutôt charismatique, selon l'extrait projeté en conférence de presse - dans les rues de Chicago.

Enfin, le volet ÉcoCaméra présentera des documents qui abordent des questions scientifiques et environnementales - Bombes à retardement de Guylaine Marois et Éric Ruel, par exemple, où des soldats canadiens découvrent comment ils ont été victimes de radiations lors des premiers essais nucléaires aux États-Unis.

Les RIDM, qui soulignent leur 10e anniversaire par une journée portes ouvertes (le 8 novembre), c'est aussi six projections-débats qui permettront au public de rencontrer des cinéastes et six ateliers - dont la classe de maître donnée par Leonard Retel Helmrich; des hommages à Jacques Leduc et ses complices par la projection de Chronique de la vie quotidienne, à Pierre Bourgault par le film Paroles et liberté, Bourgault de Manuel Foglia, etc.; des présentations spéciales telle cette première fusion entre le Wapikoni mobile et Kino; deux expositions...

Bref, l'occasion de voir le monde, de l'interroger. Et de consulter quelques «docs», histoire de tâter son pouls.

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Horaires et billets: www.ridm.qc.ca ou (514) 844-2172.