Bernard Émond entamera en septembre le tournage de l'ultime volet de sa trilogie théologale, a-t-on appris. Les fins dernières sera tourné dans un village d'Abitibi, une région qui a charmé le cinéaste par «sa beauté austère».

«J'ai écrit le film pour l'Abitibi. Il y a quelque chose de très particulier dans ce paysage-là», dit Bernard Émond. C'est l'ancien village minier de Normetal qui servira de décor au film. «J'ai écrit le scénario avec les lieux de Normetal. C'est un film lié à ces endroits-là».

Les fins dernières ramène à l'écran le personnage principal de La Neuvaine, Jeanne Dion, interprétée par Élise Guilbeaut. Dans La Neuvaine, Jeanne, un médecin, apprend à surmonter un événement traumatisant. Dans Les fins dernières, Jeanne quitte Montréal pour l'Abitibi.

«Je me suis longtemps demandé ce qui se passait avec ce personnage-là. J'ai eu envie de finir son histoire», explique Bernard Émond. Jeanne va accepter de remplacer un médecin de famille (Jacques Godin). «Elle se demande si elle reste là-bas» (en Abitibi, ndlr).

La Neuvaine se penchait sur la foi; Contre toute espérance, sur l'espoir. Bernard Emond explore la charité dans Les fins dernières. «C'est un film d'espoir, qui se termine sur une note positive, dit-il. Ce qui est au centre du film, c'est l'idée de la transmission, de la dette qu'on a envers ceux qui nous précèdent, du devoir que l'on a envers ceux qui nous suivent.»

Dans Les fins dernières, Élise Guilbeaut est entourée de Jacques Godin, donc, mais aussi d'Angèle Coutu, de Monique Gosselin, d'Eric Hoziel, de Monique Gosselin, de Sylvain Marcel ou encore de Françoise Gratton. «Il y a de très beaux rôles», croit Bernard Émond.

«Contrairement à mes deux derniers films, il y a toute une galerie de personnages, qui représentent la pratique d'un médecin de famille», raconte le réalisateur. «Les comédiens ne sont pas tous nécessairement connus, mais ils répondent aux personnages que l'on cherche», dit la productrice, Bernadette Payeur.

Produit par l'ACPAV, le film sera tourné à partir du 8 septembre et jusqu'à la fin du mois d'octobre. Le film est doté d'un budget d'environ 4,2 millions. Bernadette Payeur, productrice du film, se réjouit de pouvoir tourner dans le lieu «de dépouillement» qui a inspiré Bernard Émond.

«Ça coûte cher, mais pour Bernard, c'est important d'avoir ces lieux», dit-elle. «Ça devient difficile de tourner en région: heureusement, la production m'a suivi», se félicite de son côté Bernard Émond.

Fait à noter, la direction photo est assurée par Sara Mishara, jeune directrice photo remarquée pour son travail sur Continental, de Stéphane Lafleur. «J'avais vu certains de ses courts métrages (Le Rouge au sol, Les jours) avec Maxime Giroux, et Continental», dit Bernard Émond.

«C'est quelqu'un de très bien, on s'entend sur l'esthétique du film. Malgré son jeune âge, c'est une passionnée de la pellicule, qui veut tourner en film. Je suis très content», poursuit le réalisateur.

La postproduction de Les fins dernières s'achèvera au printemps prochain. Distribué par Les Films Séville, le film prendre l'affiche pour l'automne 2009. Rappelons que La Neuvaine et Contre toute espérance avaient été présentés (et, dans le cas de La Neuvaine, récompensé) au Festival de Locarno.