Trois ans après Mon petit doigt m'a dit, Catherine Frot retrouve avec un immense plaisir son personnage «agathachristien» de Prudence Beresford dans Le crime est notre affaire. Une occasion pour la comédienne française de renouer aussi avec celui qui lui a donné son premier grand rôle au cinéma, Pascal Thomas.

«C'est la continuité. C'est le même caractère féminin, cette même liberté, cette même folie, cette même dé-sinvolture», glisse-t-elle, dans une entrevue accordée au Soleil à Paris, début janvier, au sujet de cette comédie (à l'affiche la semaine prochaine) où elle fait le désespoir de son compagnon Belisaire Beresford (André Dussolier) dans son acharnement à élucider le meurtre d'une inconnue.

La curieuse et originale Prudence trouvera dans ce fait divers sordide, commis dans un train, une façon d'échapper à sa vie monotone, sur le bord du lac Bourget. Son enquête l'amènera à se faire embaucher comme cuisinière dans un château habité par un vieillard irascible et ses quatre enfants.

Fan de polar

Fan de polar et des romans d'Agatha Christie (il avait aussi signé l'adaptation de L'heure zéro), le réalisateur Pascal Thomas retrouve celle qu'il avait contribué à faire connaître en 1999 dans La dilettante, avant de lui donner une première fois le rôle de Prudence Beresford dans Mon petit doigt m'a dit.

«Le film a très bien marché (1,2 million d'entrées en France), alors je crois que c'était une très bonne idée de faire une suite. J'ai accepté avec plaisir la proposition», mentionne la comédienne de 52 ans, vue récemment au grand écran dans L'empreinte de l'ange, dans un registre totalement différent, celui d'une mère fragile à la recherche de sa fille disparue.

«Au cours de la dernière année, c'est vrai que je suis allée aux antipodes. J'aime les choses con-trastées, les films avec du caractère. J'ai besoin de faire les deux», ajoute-t-elle.

Très BD


Du contraste et des surprises, elle en aura certainement à plein dans son prochain projet, Le vilain dans le collimateur, où elle retrouvera Albert Dupontel, deux ans après Odette Toulemonde. L'artiste déjanté signera la mise en scène de cette comédie «à mi-chemin entre Capra et Tex Avery».

«C'est très singulier, grinçant, méchant, rempli de clins d'oeil, très bande dessinée. Un film vraiment hors normes...»

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Le coût du voyage et du séjour à Paris du journaliste du Soleil a été défrayé par Unifrance.

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