La Mostra de Venise qui s'ouvre mercredi accueillera le controversé Michael Moore pour son dernier brûlot consacré à la crise du capitalisme, film très attendu d'un festival qui fait la part belle aux cinémas français et italien.


La politique - petite et grande - sera aussi présente au Lido avec un documentaire sur l'empire médiatique de Silvio Berlusconi, Videocracy, déjà au centre d'une polémique en Italie, le portrait du leader vénézuélien Hugo Chavez par Oliver Stone dans South of the border et les manifestations en Iran vues par la jeune réalisatrice Hana Makhmalbaf (Green Days). Tous hors compétition.


Première depuis 20 ans, c'est un film italien qui ouvrira le festival, illustration du retour en grâce de ce cinéma, remarqué à Cannes en 2008 avec Gomorra sur la mafia napolitaine.


Baaria, l'histoire du village natal du Sicilien Giuseppe Tornatore (Cinema Paradiso) depuis les années 30 est l'un des quatre films italiens en lice pour le Lion d'or avec Lo Spazio Bianco, dernier opus d'une fille du grand cinéaste Luigi Comencini, Francesca, ainsi qu'Il Grande Sogno de Michele Placido (Romanzo Criminale) et La Doppia Ora de Giuseppe Capotondi.


La France sera présente avec des cinéastes exigeants: Persécution de Patrice Chéreau (Romain Duris, Charlotte Gainsbourg), White Material de Claire Denis (Isabelle Huppert, Isaac De Bankolé), Mr. Nobody de Jaco van Dormael (Diane Kruger).


Et surtout Jacques Rivette, réalisateur phare de la Nouvelle vague, qui présentera à 81 ans son dernier film, 36 vues du Pic Saint Loup où s'entrecoisent les destins de Jane Birkin et Sergio Castellitto.


Parmi les six films américains en compétition, le dernier pamphlet de Michael Moore Capitalism: À Love Story devrait susciter la controverse.


«C'est une histoire criminelle. Mais aussi une histoire de guerre sur la lutte des classes et une histoire de vampire, avec les 1% des plus riches qui retirent le pain de la bouche aux autres. Et bien sûr, c'est aussi une histoire d'amour à propos d'une relation abusive», a-t-il confié à la presse américaine.


«J'ai fait ce film comme si c'était le dernier que j'étais autorisé à tourner», a ajouté le réalisateur de Bowling for Columbine et Fahrenheit 9/11.


 Autre objet de curiosité venu d'outre-Atlantique, les premiers pas du couturier Tom Ford (48 ans) derrière la caméra avec l'adaptation du roman de Christopher Isherwood, À Single Man (Colin Firth, Julianne Moore).


Les zombies ont aussi choisi la cité lacustre pour leur retour avec Survival of the Dead, dernier volet de la saga de George Romero, entamée en 1968 avec le mythique La Nuit des Morts Vivants.


La Route de John Hillcoat, tiré du bestseller de Cormac McCarthy avec Charlize Theron, Viggo Mortensen et Robert Duvall, a aussi trouvé le chemin de Venise parmi les 25 films en compétition officielle. Tout comme le dernier Werner Herzog, Bad Lieutenant: Port of Call New Orleans (Nicolas Cage, Eva Mendes).
Les stars - de George Clooney pour The Men who Stare at Goats, venu en voisin de sa villa du lac de Côme, à Matt Damon, héros du dernier Soderbergh The Informant! sans oublier Sylvester Stallone auquel la Mostra rendra hommage - sont attendues en nombre.


Le jury de cette 66ème édition qui se terminera le 12 septembre est présidé par le Taïwanais Ang Lee (Le secret de Brokeback mountain) aux côtés notamment de l'actrice française Sandrine Bonnaire et de la réalisatrice italienne Liliana Cavani (Portier de Nuit).


Le festival avait couronné l'année dernière The Wrestler qui avait marqué le retour au cinéma de Mickey Rourke.