«C'est un rêve qui se réalise», a affirmé le réalisateur montréalais Lixin Fan dimanche soir à Hong-Kong après qu'il eut appris que son film, Le dernier train, venait d'être sacré meilleur documentaire québécois aux Jutra.

«Au-delà des prix que mon film a reçus, je voulais surtout que le public connaisse la réalité de ce qui se passe en Chine», a expliqué le cinéaste qui présente son documentaire au festival international du film de Hong-Kong.

«Je dois attribuer le succès du film à la scène culturelle québécoise. C'est grâce au Québec que l'histoire du Dernier train a pu être racontée», a affirmé l'ancien journaliste de la Télévision centrale de Chine qui habite Montréal depuis quatre ans. «J'ai immigré au Canada et c'est au Québec que j'ai choisi de vivre parce qu'il y a beaucoup de soutien pour le cinéma et la culture. Quand je travaillais en Chine, il n'y avait pas d'argent pour faire des projets indépendants.»

Le dernier train montre la vie d'une famille chinoise, les Zhang, dont les parents travaillent 90 heures par semaine pour 600$ par mois. Une fois par année, ils retournent en train dans leur province natale. Leur réalité est celle de plusieurs centaines de millions de Chinois qui quittent la campagne pour faire vivre leur famille. «Je voulais donner une voix à ces gens, parce que le miracle économique chinois est possible grâce aux migrants», dit Lixin Fan.

Le documentariste vit en nomade ces jours-ci. Il fait le tour du monde pour présenter son film: à Paris la semaine dernière, aujourd'hui à Hong-Kong, il sera à New York demain. «J'ai hâte de retourner en Chine pour commencer mon prochain film, sur les fermes d'éoliennes dans la province du Gansu», conclut-il.