Le Festival du film de Toronto (TIFF) met les Premières Nations à l'honneur cette année, avec deux réalisateurs autochtones du Québec, Jeff Barnaby et Alanis Obomsawin, qui y présenteront respectivement un film et un documentaire en première mondiale.

Mme Obomsawin présentera Hi-Ho Mistahey!, son second documentaire sur la réserve ontarienne d'Attawapiskat, qui porte cette fois sur le manque de financement du système d'éducation.

L'an dernier, la cinéaste abénaquise avait réalisé The People of Kattawapiskak, exposant les problèmes de logement et d'eau courante qui avaient mené la chef de la communauté crie du nord de l'Ontario, Theresa Spence, à déclarer l'état d'urgence en 2012.

Le jeune réalisateur Jeff Barnaby, originaire de la réserve micmaque Listuguj, en Gaspésie, présentera quant à lui Rhymes for Young Ghouls, un drame irrévérencieux sur la revanche d'une adolescente contre un sadique agent du ministère des Affaires indiennes, au temps des pensionnats autochtones dans les années 1970.

De plus, l'acteur canadien Peter Stebbings présentera le film Empire of Dirt, un drame mettant en scène des femmes autochtones prisonnières du cercle de la dépendance, de la pauvreté et des grossesses à l'adolescence. Selon la programmatrice des oeuvres canadiennes au TIFF, Agata Smoluch Del Sorbo, cette édition du festival en est une importante pour le cinéma des Premières Nations.

M. Barnaby, dont le film a été tourné à Montréal, prédit que c'est une tendance qui ne fait que commencer.

Celui qui a eu la piqûre du cinéma après avoir vu un documentaire d'Alanis Obomsawin portant sur sa réserve dans les années 1980 (Restigouche), considère que les jeunes des nations autochtones sont fascinés par le cinéma, qui pourrait aussi avoir des vertus thérapeutiques.

«Je pense que, d'une drôle de façon, les films autochtones défont beaucoup des dommages faits par les films passés, en donnant aux peuples autochtones une identité à l'écran», avance-t-il.

Le Festival du film de Toronto se tiendra du 5 au 15 septembre.