Le prix de la section Un Certain Regard a été attribué samedi à Cannes au film Hrutar du réalisateur islandais Grimur Hakonarson, histoire de deux frères qui s'unissent pour sauver leurs béliers.

«Je remercie le jury d'avoir aimé mon film», a déclaré Grimur Hakonarson après avoir reçu son prix.

«Je veux dédier mon prix à ma mère qui est décédée il y a trois ans. Je suis sûr qu'elle me regarde ce soir», a-t-il ajouté.

Hrutar, son deuxième long métrage de fiction, se déroule dans une vallée isolée d'Islande où deux frères qui ne se parlent plus depuis quarante ans vont devoir s'unir pour sauver ce qu'ils ont de plus précieux: leurs béliers.

La présidente du jury, l'actrice et réalisatrice italo-américaine Isabella Rossellini a déclaré que le prix avait été décerné au réalisateur islandais «pour avoir traité magistralement, à travers le tragi-comique, l'indéniable lien qui réunit la nature humaine et la nature animale».

Grimur Hakonarson est diplômé de l'école de cinéma de Prague. Il est passé en 2005 par la Cinéfondation à Cannes, section qui révèle de nouveaux talents issus d'écoles de cinéma, avec son film Slavek The Shit.

Dix-neuf films concouraient cette année dans la section Un Certain Regard, dont quatre premiers films.

Le prix du jury est allé au film Zvizdan du Croate Dalibor Matanic, trois histoires d'amour qui se déroulent sur deux décennies, du déclenchement de la guerre avec la Serbie, en 1991, au retour à la normalité moderne vingt ans plus tard.

Le prix de la mise en scène a été attribué au Japonais Kiyoshi Kurosawa pour Kishibe No Tabi, oeuvre philosophique qui met en scène une femme, au coeur du Japon, retrouvant au milieu de son salon l'apparition de son mari, qui s'est noyé il y a des années.

Le prix Un certain talent est revenu à Comoara du réalisateur et scénariste roumain Corneliu Porumboiu, l'odyssée tragi-comique de deux pieds nickelés à la recherche d'un supposé trésor enfoui dans le jardin d'une maison familiale à Bucarest.

Le prix de l'avenir a été attribué à Masaan du réalisateur indien Neeraj Ghaywan, ex-aequo avec Nahid de l'Iranienne Ida Panahandeh.

Masaan retrace l'histoire de quatre personnages aux prises avec des contradictions entre la tradition et leurs aspirations personnelles, tandis que Nahid est consacré à la dure condition des femmes en Iran.

À l'issue de la cérémonie, Isabella Rossellini a tenu à remercier le festival pour avoir choisi le visage de sa mère, Ingrid Bergman, pour l'affiche du 68e Festival de Cannes.

«Je ne peux m'empêcher d'exprimer personnellement ma gratitude», a-t-elle dit.

Un Certain regard est l'une des sélections officielles du Festival de Cannes, aux côtés de la compétition. Le prix Un Certain Regard avait été décerné en 2014 à White God de Kornél Mundruczó.

Ces prix devancent de 24 heures l'annonce du palmarès du festival et la Palme d'or.