La vedette américaine George Clooney et sa compatriote Sandra Bullock ont ouvert mercredi la 70e Mostra de Venise, plus vieux festival de cinéma du monde, avec Gravity, un thriller de l'espace du Mexicain Alfonso Cuaron.

Dernier à arpenter le tapis rouge vêtu d'un costume et noeud papillon noir sur une chemise blanche, le «tombeur» américain au sourire ravageur a enchanté le public, venu nombreux pour l'apercevoir et qui hurlait son nom ou criait «George, on t'aime».

Accompagné de Sandra Bullock, cheveux relevés en chignon et vêtue d'une robe bustier longue d'un rouge éclatant, destructurée et drapée, Clooney s'est livré de bon coeur pendant plus d'un quart d'heure à des signatures d'autographes et échanges de poignées de mains.

Acteurs, jury et VIP devaient ensuite assister à la projection de Gravity, film en 3D présenté hors compétition, marquant l'ouverture officielle du festival.

Dans la matinée, ce film d'action à gros suspens avait été bien accueilli par les professionnels et journalistes lors d'une projection de presse au Lido, île de la célèbre lagune où se tient le festival chaque année.

Dans Gravity, George Clooney interprète un cosmonaute perdu dans l'espace aux côtés de sa compatriote, Sandra Bullock.

Clooney et le yoga

«Nous avons beaucoup pratiqué le yoga ensemble et nous sommes souples vous savez, mais je dois dire que Sandra a eu le rôle le plus difficile», a déclaré l'acteur, chemise blanche ouverte sur un costume anthracite, en arborant son sourire ravageur.

Resplendissante aussi dans sa robe bustier rose, verte et orange fluo, Sandra Bullock a expliqué qu'elle avait fait appel à un astronaute pour préparer son rôle et s'était livrée à une intense préparation physique.

Le réalisateur, Alfonso Cuaron (Tu mama tambien, Les fils de l'homme), a expliqué qu'hormis le «défi technique» du tournage, il avait fallu que les acteurs s'adaptent «à une nouvelle façon de concevoir l'horizon, de bouger lentement en apesanteur, de percevoir le vide et les sons».

Il a décrit son film comme «une métaphore» développant des thèmes de la vie de tout un chacun comme «l'adversité», et «un film sur les difficultés et la possibilité d'une renaissance dont une partie est l'acceptation de la mort».

Au total, une cinquantaine de films réalisés par des routards du cinéma mondial aussi bien que par de jeunes talents seront présentés pendant dix jours à la Mostra.

Vingt films, auxquels s'ajoutera un film «surprise», seront en compétition pour le lion d'or qui sera décerné le 7 septembre par un jury présidé par Bernardo Bertolucci, 73 ans, et composé notamment des actrices française, allemande et américaine, Virginie Ledoyen, Martina Gedeck et Carrie Fisher.

Interrogé sur la sélection officielle par l'AFP en marge du festival, Bernardo Bertolucci a estimé que la Mostra «tire sa force des risques qu'elle prend», disant «attendre avec impatience de voir tous les films programmés».

Si le glamour devrait être au rendez-vous du tapis rouge cette année encore avec une forte présence de stars anglophones attendues (Sarlett Johansson, Nicolas Cage, Matt Damon...), la Mostra s'annonce plutôt sombre du point de vue des thèmes abordés, en reflet des crises «économiques, sociales et familiales» que traverse la planète, a prévenu le directeur du festival, Alberto Barbera.

Sont en lice notamment les Britanniques Stephen Frears (Philomena) et Terry Gilliam (The zero theorem), l'Israélien Amos Gitaï (Ana Arabia) ou le Japonais Hayao Miyazaki (Kaze Tachinu), seul asiatique en compétition avec le cinéaste de Taïwan Tsai Ming-Liang (Jiaoyou).

Le réalisateur Philippe Garrel représentera la France en compétition avec La jalousie, avec deux de ses enfants Louis et Esther Garrel, et l'actrice Anna Mouglalis.

Thierry Ragobert, ancien collaborateur du commandant Cousteau, clôturera le festival, hors compétition, avec Amazonia, fiction animalière en 3D.

C'est l'Italie qui ouvrira la compétition jeudi avec la grande metteuse en scène de théâtre Emma Dante qui présentera son premier film Via Castellana Bandiera.

En lice aussi dès jeudi, Tracks, coproduction australo-britannique du réalisateur américain John Curran adapté d'une nouvelle de Robyn Davidson, avec Mia Wasikowska (Only lovers left alive, Stoker) et Adam Driver (Lincoln, Frances Ha) : la traversée du désert australien, à la fin des années 70, par une jeune femme accompagnée de quatre chameaux.