Neuf réalisateurs dont Ricardo Trogi, Micheline Lanctôt, Sophie Lorain et Érik Canuel sont regroupés autour d'un projet singulier signé Stéphane E. Roy.

Le vide? Vaste sujet. Foi de Stéphane E. Roy, il faut beaucoup de mots pour parler du vide. Et des mots, il y en aura une avalanche, promet-il, dans son long métrage 9, une comédie dont il a eu l'idée et pour laquelle neuf réalisateurs mettront l'épaule à la roue.

Et non les moindres: Ricardo Trogi, Jean-Philippe Duval, Érik Canuel, Micheline Lanctôt, Luc Picard, Claude Brie, Sophie Lorain, Éric Tessier et Stéphane E. Roy. Ce dernier interprétera aussi le rôle du conférencier Marc Gélinas, personnage central de l'oeuvre construite autour de neuf courts métrages.

«Le vide est quelque chose que je sens et je vois partout», dit Stéphane E. Roy, qui a écrit le scénario en adaptant sa propre pièce de théâtre Neuf variations sur le vide. «Ça représente aussi l'incapacité que nous avons à communiquer et de nous comprendre. Et cela conduit à toutes sortes de problèmes de société.»

Mais attention, le projet de Stéphane E. Roy ne s'annonce pas sombre. Au contraire, il se veut une comédie grinçante et surtout truffée de dialogues.

«Le cinéma québécois nous a donné plusieurs bons films où le vide est abordé par les silences. Mais nous en avons eu beaucoup moins où l'on privilégie le verbe à la Woody Allen ou comme le film Carnage de Polanski, analyse-t-il. C'est le genre d'approche que je veux faire.»

Le producteur Luc Châtelain fait, quant à lui, un parallèle avec l'oeuvre collective Cosmos (1996), dans lequel sept jeunes scénaristes et réalisateurs, dont Denis Villeneuve, Jennifer Alleyn et Manon Briand, s'en donnaient à coeur joie sur la nature humaine dans un contexte très urbain.

Justement, à l'image de Cosmos, 9 aura un personnage conducteur à travers Marc Gélinas (Stéphane E. Roy), un conférencier qui parle d'incommunicabilité. Dans le premier des neuf segments (tourné par Éric Tessier), les propos de Marc vont provoquer une réaction en chaîne chez huit personnages qui se trouvent parmi les spectateurs. Ils plongeront alors dans leurs souvenirs, qui vont devenir autant d'histoires à suivre au grand écran.

«Ce que j'aime dans ce projet est que chaque réalisateur va avoir carte blanche, dit Luc Châtelain. Chacun va interpréter son segment à sa façon. Chacun va travailler avec son monteur, son concepteur musical, etc. De sorte que chaque court métrage aura une signature particulière et différente de celle des autres.»

On s'en doute, le dénouement de l'histoire se fera autour du personnage de Marc, qui reviendra pour la conclusion de l'histoire.

Tournage et distribution

La production de ce projet, soutenu par les producteurs Luc Châtelain et Stéphanie Pages d'Écho Média, sera amorcée lundi à Bruxelles, où Ricardo Trogi tournera son segment en compagnie des comédiens Pierre-François Legendre et Hélène Bourgeois Leclerc.

Les autres films seront tournés en deux blocs, cet automne à Montréal.

L'an dernier, lorsque Téléfilm Canada avait annoncé son soutien financier au projet, plusieurs noms d'acteurs bien connus avaient été avancés. Parmi eux, on retrouvait Karine Vanasse, Bénédicte Décary, François Papineau, Stéphane Rousseau, Anne-Élisabeth Bossé, Anne-Marie Cadieux, Christian Bégin, Sylvain Marcel, Marianne Farley et plusieurs autres.

Or, cette semaine, les producteurs ont refusé de confirmer à nouveau ces noms, indiquant que tous les contrats n'avaient pas encore été signés. De plus, trois réalisateurs annoncés l'an dernier ne sont plus du projet pour des raisons professionnelles. Comme ils avaient fait leur propre casting, il n'est pas certain que les acteurs choisis seront retenus par les nouveaux cinéastes.

Stéphane E. Roy nous assure pour sa part qu'Anne-Marie Cadieux et Christian Bégin tourneront dans son court métrage.

La sortie de 9 est attendue en 2016.