Au lendemain d'une grande première marquée par un accueil poli, mais réservé de la part du public invité, l'équipe du Règne de la beauté était réunie à la faveur d'une conférence de presse.

«J'ai terminé le film vendredi dernier. Au stade où j'en suis, plus rien ne m'étonne dans ce film. J'en connais tous les plans par coeur. J'ai dû le voir 6000 fois. Pour avoir le moindre recul, il faudra m'en reparler dans 10 ans. Là, c'est trop proche. Je ne suis d'ailleurs pas resté dans la salle pendant la projection à la Place des Arts. Éric Bruneau et moi sommes allés prendre un café!»

Ainsi s'exprimait Denys Arcand hier lors d'une conférence de presse tenue en marge de la sortie prochaine, le 15 mai, de son nouveau film, très attendu il va sans dire, Le règne de la beauté.

Mettant en vedette Éric Bruneau, Mélanie Thierry, Marie-Josée Croze, Melanie Merkosky, Geneviève Boivin-Roussy, Magalie Lépine-Blondeau et Mathieu Quesnel, ce drame s'inscrit différemment dans la filmographie du chef de file du cinéma québécois. En s'attardant à décrire le parcours sentimental de Luc (Bruneau), un jeune architecte qui ne pourra résister à l'invitation que lui lance une femme rencontrée à Toronto, Arcand s'intéresse à un groupe de trentenaires ayant encore toute la vie devant eux.

«Vous ne savez pas à quel point je suis tanné du mot «cynique», lance le cinéaste. Ça me colle à la peau depuis longtemps et pourtant, il s'agit d'un mot qui, à mes yeux, ne veut rien dire. Je pose ici, plutôt, un regard plein de tendresse sur les personnages, parce que j'ai l'impression de me voir à leur âge. C'est un moment de la vie où il y a encore plein d'espoir.»

D'ailleurs, «Une fois le film assemblé, on trouvait le titre Deux nuits réducteur. C'est pourquoi nous l'avons changé», explique le cinéaste.

Retrouvailles

Le règne de la beauté marque en outre les retrouvailles avec Marie-Josée Croze, lauréate du prix d'interprétation du Festival de Cannes en 2003 grâce aux Invasions barbares.

«Lire un scénario écrit par Denys constitue un plaisir assez immédiat, a-t-elle déclaré. Après, on parle de la vie. Nous entretenons une relation très amicale. Tout se passe dans la bonne humeur avec lui.»

Le cinéaste insiste en outre pour dire que le plaisir reste le principal moteur de son cinéma.

«La plupart des comédiens avec qui je travaille restent des amis pour la vie, dit-il. Je traîne comme ça toutes les distributions et les équipes techniques. Je travaille seulement avec des amis, en fait. L'amitié est d'ailleurs le thème principal d'à peu près tous mes films!»

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Le règne de la beauté prend l'affiche le jeudi 15 mai. Lisez notre entrevue avec Denys Arcand samedi.