L'acteur américano-britannique Liam Neeson a estimé qu'il y avait «un peu une chasse aux sorcières» à Hollywood après les nombreuses accusations de harcèlement et agressions sexuelles formulées dans le sillage de l'affaire Weinstein.

Depuis les révélations visant le puissant producteur hollywoodien Harvey Weinstein, des dizaines de personnalités du monde du divertissement, des arts, des médias, de la politique ou de la gastronomie ont été accusées publiquement de harcèlement sexuel, agression sexuelle ou viol.

«Il y a aussi un peu une chasse aux sorcières», a déclaré M. Neeson vendredi soir à la télévision irlandaise.

«Il y a des gens, des gens célèbres, qui sont tout à coup accusés d'avoir touché le genou d'une fille ou quelque chose comme ça, et ils sont soudainement écartés de leur programme...», a-t-il ajouté.

L'acteur s'est notamment interrogé sur le licenciement en novembre de l'animateur Garrison Keillor, une institution dans le monde de la radio aux États-Unis, pour «comportement inapproprié» envers une collaboratrice.

Il s'est en revanche dit «indécis» sur le cas de l'acteur américain de 80 ans Dustin Hoffman, accusé de harcèlement et agression sexuelle par plusieurs femmes.

«Quand vous jouez dans une pièce de théâtre et que vous êtes avec votre famille - d'autres acteurs et techniciens -, vous faites des choses étranges», a expliqué Liam Neeson.

«Vous faites des choses étranges et cela devient superstitieux. Et si vous ne le faites pas tous les soirs, vous pensez que cela va porter malheur au spectacle», a ajouté l'acteur, né en Irlande du Nord et détenteur également de la nationalité américaine.

Ces commentaires interviennent après la publication mardi d'une tribune dans Le Monde par une centaine de femmes, dont l'icône française du cinéma Catherine Deneuve, soutenant «la liberté» des hommes «d'importuner» le sexe opposé.

Ces personnalités qualifient de «campagne de délations» la vague de témoignages d'agressions sexistes et sexuelles.

Lors de la même émission télévisée, Liam Neeson a toutefois reconnu par la suite que la tendance générale à dénoncer le harcèlement sexuel était quelque chose de «sain».