Le premier documentaire du Montréalais Tony Asimakopoulos, Fortunate Son, est un film audacieux avec lequel le réalisateur ose diriger sa lentille sur les liens intimes qu’il entretient avec sa famille.



Un film comme un livre grand ouvert sur cette famille montréalaise aux racines grecques que le réalisateur a quittée il y a plus de dix ans pour aller se perdre dans les drogues dures. Imaginez l’inquiétude de ces parents n’ayant plus de nouvelles de leur fils unique. Fortunate Son débute symboliquement avec le retour de Tony chez ses parents, qu’il s’applique à nous présenter avec une candeur qui confère toute la poésie à son oeuvre.

Lorsque le cinéaste donne la parole à ses proches, c’est constamment pour nous en apprendre un peu plus sur ses propres tourments. Au moment du tournage, la dépendance aux drogues et à l’alcool est chose du passé, mais ses angoisses existentielles demeurent. Il vit avec Natalie, dernier personnage principal de ce documentaire autobiographique et surtout pierre d’assise du clan Asimakopoulos.

Une fois les présentations terminées pendant le premier tiers du film, le réalisateur nous fait vivre un voyage en Grèce où remonteront à la surface les dissensions qui persistent dans les relations père-mère, parents-enfants, et futurs époux. De retour à Montréal, le réalisateur s’éloigne de lui-même, sujet principal du film, pour se préoccuper du père malade, puis d’une Natalie exaspérée par son futur mari, et enfin, du mariage réussi qui viendra clore le film sur une note d’espoir.

La caméra de proximité de Tony Asimakopoulos capte des images sans pudeur de cette attachante famille, exposée de telle manière que chaque plan, chaque scène, contribue à notre compréhension des différentes relations entre ses membres. Ce faisant, le réalisateur réussit à nous raconter une histoire personnelle tout en s’affranchissant de la sienne afin de pouvoir envisager l’avenir.




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Documentaire de Tony Asimakopoulos. 1 h 18.