En principe, une nouvelle offrande d’un réalisateur comptant Body Heat, The Big Chill et The Accidental Tourist dans sa filmographie devrait créer l’événement.



D’autant plus que sa réalisation précédente, Dreamcatcher, incursion malencontreuse dans le domaine de la science-fiction, remonte à 2003. Darling Companion propose de surcroît l’une des plus belles affiches du printemps. Hélas! Lawrence Kasdan accouche ici d’un film consternant.

Dans cette comédie dramatique écrite par le couple Kasdan (sa femme Meg avait aussi cosigné le scénario de Grand Canyon), Diane Keaton et Kevin Kline forment un couple bourgeois, dont la vie bascule le jour où la femme recueille un chien abandonné sur la route. Elle accorde désormais toute son attention à son «cher compagnon».

Au cours d’une promenade, moins de 15 minutes après le début de la projection, pitou – baptisé Freeway en hommage à l’endroit où il a été trouvé – décide d’aller voir ailleurs et disparaît. Le récit sera alors entièrement consacré aux recherches du cabot alors que famille et amis sont mis à contribution, y compris une jeune gitane dotée de dons de «voyance».

On ne sait trop quelle était l’intention de Kasdan en créant ce fac-similé de comédie dans lequel les gags tombent lamentablement à plat. Voulait-il explorer la dynamique d’une vie de couple après plusieurs années de vie commune? Le lien déraisonnable qui peut parfois lier un être humain à un animal? Les détours absurdes qu’emprunte le destin?

Quoi qu’il en soit, le talent de ces remarquables acteurs est gaspillé dans ce film qui prend l’affiche en version originale anglaise dans une seule salle au Québec. Diane Keaton, inoubliable interprète d’Annie Hall, méritait franchement mieux qu’un film dont le dénouement ressemble à un vieil épisode de Lassie.

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* 1/2


DARLING COMPANION. Drame réalisé par Lawrence Kasdan. Avec Diane Keaton, Kevin Kline, Dianne Wiest, Richard Jenkins. 1 h 43.