Les amateurs de jeux de course n'ont jamais été mieux servis. Les logiciels sont devenus des bijoux de réalisme, autant au plan de l'impression de conduite, des décors que des voitures elles-mêmes. Les constructeurs automobiles s'en servent d'ailleurs volontiers pour faire mousser la popularité de leurs dernières créations. Et comme une bonne nouvelle n'arrive jamais seule, l'offre de jeux de course n'a jamais été aussi diversifiée. Gran Turismo, dont la cinquième mouture sortira au printemps sur PS3, n'est désormais plus seul. À l'approche des Fêtes, La Presse a essayé les toutes récentes réalisations de Microsoft, Electronic Arts et Codemasters. Un constat : le père Noël risque de faire des heureux ! 

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NEED FOR SPEED SHIFT

 

> Plateformes : Xbox 360, PS3, PSP, PC

> Electronics Arts et Slightly Mad Studios

> Prix : Entre 40$ et 50$, selon la plateforme

 

La franchise Need For Speed a connu des hauts et des bas pendant toute sa longue carrière. Son dernier-né a les atouts pour être l'un des meilleurs, sinon le meilleur de la famille. Exit les poursuites policières et les raccourcis, Electronic Arts a choisi de se concentrer sur les bagnoles et la conduite, s'aventurant ainsi sur le terrain des Gran Turismo et Forza Motorsports. Un pari audacieux relevé avec brio. Les voitures sont réalistes et le choix est varié; même chose pour les pistes.

 

L'expérience de conduite est le point fort du jeu, Need for Speed arrive même à ce titre à damer le pion des grosses pointures HD que sont Forza et GT, particulièrement sur la version pour PC. La vue du cockpit est saisissante, on arrive à sentir le mouvement du pilote sur son siège lors des accélérations, virages et freinages appuyés. La vue du tableau de bord s'embrouille, quand on roule à très haute vitesse.

 

Les collisions sont aussi très réalistes, on entend le pilote gémir quand ça cogne vraiment fort. La vision devient alors subitement embrouillée, ce qui ajoute encore au réalisme. Les obstacles sont par ailleurs tous dynamiques; un pneu délogé d'une barrière de sécurité peut ainsi se retrouver sur votre capot et y rester un moment.

 

Comme dans les autres jeux de simulation automobile, il est possible d'ajuster et de personnaliser vos bolides. Les conseils audio au sujet des différentes pièces disponibles pour le tuning sont particulièrement intéressants.

 

Quant à la jouabilité, la différence entre les niveaux de difficulté est importante, si bien que l'on peut apprécier le jeu, que l'on soit un débutant ou un féru de simulation.

 

ON AIME

> Le réalisme de l'expérience de conduite

> Les collisions saisissantes

 

ON AIME MOINS

> Le choix restreint de voitures

> Les graphiques moins léchés que ceux de ses rivaux HD

    

Photo fournie par Electronics Arts

Need for Speed Shift.

FORZA MOTORSPORTS3

 

> Plateforme : Xbox 360

> Microsoft et Turn 10

> Prix : 60$

 

On trouve presque autant de plaisir à jouer à FM3 qu'à regarder les reprises de ses prouesses en piste... La qualité visuelle de la dernière création de Turn 10 est si impressionnante que l'on a parfois l'impression de regarder la télé. Les voitures laissent des traces en dérapant, les cailloux des bacs à gravier frappent la lentille de la «caméra», effets sonores à l'appui.

 

Mais Forza ne se contente pas de faire la belle. La perception de conduite est très réaliste, tout à fait en phase avec ses concurrents principaux. Par contre, les collisions paraissent un peu statiques, on a parfois l'impression de rebondir contre les obstacles.

 

Quand on choisit de jouer en mode «Départ rapide», on a accès à chacune des quelque 400 voitures du jeu, que l'on peut piloter sur n'importe laquelle des 115 configurations de pistes sur des circuits comme Le Mans, Silverstone, Road America et Laguna Seca. On s'est ainsi amusé à faire un tour du vieux Nürburgring au volant d'une vieille Chevrolet Chevelle SS 454 1970. Un bon test d'humilité...

 

Il est possible d'ajuster les bagnoles selon plusieurs paramètres, les possibilités s'étoffant à mesure que la voiture prend des allures de bête de course. C'est toutefois en tentant de lire les descriptions des différentes caractéristiques des nombreuses pièces de tuning que l'on s'est aperçu qu'il était préférable de jouer à Forza sur une télé en haute définition.

 

Enfin, FM3 reste très accessible grâce à de nombreux paramètres qui permettent de faire osciller l'expérience entre le jeu d'arcade et le simulateur. Un débutant peut donc commencer sa carrière de pilote (elle s'étend sur trois pleines saisons dans FM3) et ajuster le défi à mesure qu'il prend du galon.

 

ON AIME

> La qualité du graphisme

> La possibilité d'essayer toutes les voitures

 

ON AIME MOINS

> Les collisions un peu statiques

> Les petits caractères déchiffrables en HD seulement

 

Photo fournie par Microsoft

Forza Motorsports 3.

DIRT 2

 

> Plateformes : Xbox 360, PS3, Wii, PSP, DS et PC

> Codemasters

> Prix : Entre 30$ et 60$, selon la plateforme

 

Dirt 2 sort des sentiers battus, au propre comme au figuré. D'abord, on est résolument plongé dans un environnement «sports extrêmes», musique punk-rock à l'appui. Certes on peut encore rouler sur des tracés à l'aveugle en se fiant aux conseils de son copilote, mais ce n'est qu'un des cinq types de courses proposées par Dirt 2. Les autres nous amènent sur des pistes parsemées de sauts, en pleine nature, au volant de voitures, de buggy ou de camionnettes de type Baja. On ne parle plus ici de Championnat du monde de rallye mais plutôt des X-Games. La traduction en argot français des commentaires des pilotes (connus aux États-Unis, semble-t-il) est en ce sens particulièrement irritante quand on est plongé dans un environnement de course on ne peut plus américain. Désolé, mais on préfère la version originale anglaise.

 

Côté jeu, on ne retrouve pas le réalisme de conduite de NFS ou FM3. Les collisions sont toutefois spectaculaires. La qualité graphique n'est pas non plus du même niveau, sauf pour les chanceux qui pourront «rouler» le jeu sur un PC dernier cri qui supporte DirectX-11; dans ce cas, Dirt 2 semble tout simplement renversant, meilleur que tout ce qu'on a vu jusqu'à maintenant, toutes plateformes confondues.

 

Le jeu penche davantage du côté arcade, avec notamment beaucoup moins de possibilités d'ajustements, mais cela ne le rend pas plus facile pour autant.

 

Bref, un jeu rafraîchissant avec une «attitude» en prime. Mais il faut aimer la poussière.

 

ON AIME

> L'attitude «sports extrêmes»

> La diversité des types de courses

 

ON AIME MOINS

> La traduction franco- française

> Ajustements et personnalisation limités des véhicules

 

Photo fournie par Codemasters

Dirt 2.

NEED FOR SPEED NITRO

 

> Plateformes : Wii et DS

> Electronic Arts Montréal

> Prix : Entre 30 et 50$, selon la plateforme

 

Electronic Arts Montréal a pris la Wii pour ce qu'elle est: une console de jeu familiale et ludique. On a donc eu la bonne idée de faire quelque chose de diamétralement opposé à Shift.

 

Nitro n'a aucune prétention à jouer les simulateurs. On reconnaît très bien les deux douzaines de bagnoles proposées, mais les Volkswagen Beetle, Lamborghini Reventon et Audi A8 affichent toutes une bouille drôlement sympathique, à la sauce BD. Néanmoins, la conduite est amusante et relativement précise, surtout quand on tient la manette Wii à l'horizontale, un peu à la manière d'un volant.

 

Ici, ce qui compte, c'est d'échapper aux flics, de réaliser la plus belle glissade, le plus beau saut, préférablement après avoir vidé un réservoir plein de nitro. Le sentiment de vitesse est complètement exagéré, mais c'est franchement amusant.

 

Cela dit, certaines des épreuves qui nous permettent de progresser dans notre carrière de pilote de rue sont loin d'être faciles; il a d'ailleurs fallu s'y prendre à quelques reprises avant d'arriver à décrocher quelques étoiles de plus - elles permettent notamment de débloquer de nouvelles épreuves et des voitures spéciales.

 

Comme il se doit, inutile de chercher à ajuster sa voiture, ça n'existe pas ici, et ce n'est pas pertinent de toute façon. Mais on peut joliment décorer sa bagnole. Par contre, on ne comprend pas trop l'idée des graffitis qui défilent sur les murs de la ville au passage de notre bolide quand on mène une épreuve...

 

En conclusion, Nitro ne s'adresse pas aux puristes, sauf si le fiston du puriste en question insiste pour jouer avec papa.

 

ON AIME

> Le petit côté BD

> La personnalisation amusante des voitures

 

ON AIME MOINS

> Les inutiles graffitis laissés au passage des voitures

> Le choix limité de bolides

 

Photo fournie par Electronics Arts Montréal

Need for Speed Nitro.

F1 2009

 

> Plateformes : Wii et PSP

> Codemasters

> Prix : 40$

 

L'équipe responsable du développement de F1 2009 a clairement fait tout en son pouvoir pour tirer le maximum de la Wii, mais elle n'avait tout simplement pas les outils pour créer un véritable simulateur de F1. Après tout, la Wii est reconnue pour son caractère sympathique et a refusé de participer à l'escalade de gigabits (et de prix) engagée par la PS3 et la Xbox.

 

Les graphiques sont convenables, mais n'arrivent pas à la cheville des autres jeux de simulation automobile, ce qui est tout-à-fait prévisible. Si la direction est d'une précision étonnante, le freinage et l'accélération sont handicapés par les boutons de la manette Wii, si bien qu'il faut absolument activer le freinage ABS et l'antipatinage pour éviter de déraper dans tous les sens.

 

Une touchette avec un adversaire peut par ailleurs nous envoyer rebondir subitement de l'autre côté de la piste, alors que les effets sonores sont parfois un peu inégaux. Et, de grâce, fermons le clapet à cet ingénieur de course virtuel qui devient parfaitement insupportable après quelques virages!

 

F1 2009 est néanmoins le premier jeu à permettre aux amateurs de rouler à Abou Dhabi ou sous les réflecteurs de Singapour; le système de récupération de l'énergie cinétique KERS est aussi là d'office. Bref, on a tout mis en place pour s'approcher le plus possible de l'expérience de la Formule 1, y compris avec les multiples séances d'essais et de qualifications des 17 courses au programme la saison dernière.

 

Les plus motivés peuvent même s'offrir le luxe de commencer une carrière qui s'étend sur trois saisons complètes.

 

À ceux-là on dit bravo, vous êtes un bel exemple de persévérance!

 

ON AIME

> La précision de la direction

> Yas Marina et Singapour de nuit

 

ON AIME MOINS

> La qualité déficiente des graphiques

> Le comportement des voitures en piste

 

Photo fournie par Codemasters

F1 2009.