Utiliser une voiture de collection pour faire la promotion d'un programme de mise à la ferraille est-il incongru? Certains visiteurs du Salon automobile de Montréal s'en sont étonnés, la semaine dernière. La plupart n'ont cependant pas prêté attention à ce paradoxe. Au contraire.

Au niveau 5 du Palais des congrès, entre le hall principal et celui consacré aux automobiles de luxe, le kiosque du programme Faites de l'air - Adieu Bazou attirait l'oeil. Et pour cause. Une NSU Model Prinz 1960 y était exposée avec en toile de fond un panneau sur lequel étaient fixées différentes pièces recyclées d'une voiture. Le but? Faire la promotion de ce programme provincial et fédéral de mise à la ferraille de tout véhicule de 15 ans et plus.

Étrange association, ont estimé certains. «Cela ne m'offusque pas, je suis très à l'aise avec cela», dit Pierre Véronneau, de l'Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA). D'après son vice-président, l'AQLPA, qui gère le programme au Québec, a ironiquement souvent de la difficulté à mettre la main sur un véhicule représentatif pour une exposition...

L'an dernier, l'AQLPA avait utilisé une Nissan Figaro dans le même but que cette année: «Attirer l'oeil.» Et ça marche, comme on a pu le constater. La Model Prinz a semblé susciter autant - si ce n'est plus - de questions et de commentaires que le programme lui-même...

Pour la petite histoire, rappelons que la marque allemande NSU a débuté dans la construction automobile en 1905, a été plus ou moins associée à Fiat avant d'être achetée par Volkswagen-Audi en 1969 et ensuite disparaître en 1974. Des milliers de modèles ont été vendus en Amérique du Nord dans les années 60. Il y aurait même eu deux vendeurs détaillants au Québec, l'un à Montréal, l'autre à Sherbrooke.

La Model Prinz 1960 vue au Palais des congrès possède un moteur arrière de 2 cylindres refroidi à l'air de 583 cm3 avec boîte manuelle quatre vitesses. Sa consommation est de 5,2 litres aux 100 km. Son propriétaire, Florian Grégoire, ravi de sa présence au Salon de Montréal, affirme être «beaucoup sollicité avec cette voiture qui est unique».