Un nouvel acteur du marché automobile marquait lundi de sa présence le salon de Detroit: l'administration américaine, venue vanter les changements engagés par General Motors et Chrysler, dont elle est devenue actionnaire majoritaire.

«Aujourd'hui marque un nouveau départ pour l'industrie automobile», a déclaré devant la presse le secrétaire aux Transports, Ray LaHood, lors d'une conférence de presse matinale avant l'ouverture du plus grand salon de l'automobile américain.

 

«Quand les gens pourront voir les nouveaux produits qui sont fabriqués et qui seront exposés, ils verront que l'industrie automobile fabrique des voitures que les gens ont envie de conduire», a-t-il insisté.

 

Le gouvernement américain, après avoir longtemps laissé la bride sur le cou à l'industrie automobile, est devenu l'an dernier actionnaire majoritaire de General Motors et Chrysler, victimes de la crise, après leur avoir prêté plus de 50 milliards de dollars pour leur éviter de sombrer et financer leur restructuration sous la protection de la loi sur les faillites.

 

Les nouveautés exposées ou en cours de conception ainsi que le fait que GM a commencé à rembourser sa dette montreront aux contribuables américains que cette intervention du gouvernement fédéral était une bonne initiative, a insisté M. LaHood. «Ce secteur est un des piliers de notre économie, a-t-il souligné en parlant de l'industrie automobile. Son redémarrage entraînera le redémarrage de l'économie, le retour des emplois, et nous serons sur la voie de la reprise que nous espérons tous».

 

M. LaHood, qui s'exprimait sur fond d'une rangée de véhicules électriques prêts à être essayés, a également salué la volonté de l'industrie automobile de se lancer dans la fabrication de véhicules plus économes en carburant, après y avoir résisté pendant des années. «Nous avons fait des progrès impossibles jusqu'ici, grâce à l'industrie (automobile) et grâce à l'effet d'entraînement du président Obama», a-t-il dit.

 

M. LaHood n'était pas le seul représentant de la capitale dans la métropole du Michigan: une délégation parlementaire emmenée par la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, devait également visiter le salon dans la journée de lundi, une visite centrée sur les véhicules électriques ou hybrides et les voitures de petit format. Ces nouveaux véhicules «verts» ne représentent cependant qu'une part minime de l'industrie automobile, met en garde Rebecca Lindland, experte au cabinet IHS Global. «Si l'on regarde les chiffres de ventes, les véhicules hybrides sont passés l'an dernier de 2,4 à 4,7% du marché», souligne-t-elle, interrogée par l'AFP. Selon elle, la clientèle n'est guère attirée par ce type de véhicules et les constructeurs vont devoir se concentrer sur la production de véhicules classiques moins gourmands en carburants.

 

Bob Lutz, vice-président de General Motors et qui s'est longtemps plaint du manque de soutien de Washington aux constructeurs, à l'inverse de l'implication des gouvernements asiatiques et européens, se réjouit de l'attention nouvelle dont ils font l'objet. «Il a fallu que l'industrie automobile américaine échoue pour que le pays dans son ensemble se rende compte de son importance (...) mais personnellement je suis admiratif du chemin parcouru».

 

Le président de GM, Ed Whitacre, a reconnu la semaine dernière que son entreprise avait beaucoup de pain sur la planche pour améliorer des relations «tendues» avec Washington.