S'il est une chose dont les dirigeants de Hyundai semblent fermement convaincus, c'est que le petit coupé trois portes Veloster, qui vient d'atterrir dans les salles d'exposition des concessionnaires de la marque sud-coréenne, est unique en son genre. Jusqu'a un certain point, on peut partager cette interprétation, mais force est d'admettre que cette unicité ne s'applique pas à l'entièreté de la voiture. Certes, elle innove par un design d'une audace peu commune en cette époque où l'anonymat automobile semble de mise, mais la présence d'une troisième porte, bien qu'originale, n'est pas tout à fait une exclusivité. Mazda (RX-8) aussi bien que Saturn (Ion) ont déjà innové en ce sens, sans grand succès d'ailleurs. Il y a pourtant là un aspect pratique indéniable.

En prime, sa fidélité au prototype dévoilé en 2007 donne au Veloster un côté surréaliste qui ne passe pas inaperçu, comme j'ai eu l'occasion de le constater lors d'un essai préliminaire dans les environs de Vancouver, souvent en terrain montagneux. On s'arrête et on s'exclame en admirant ce nouveau modèle Hyundai. Et les admirateurs sont encore plus en joie quand ils apprennent que le prix de la version de base n'est que de 18 999$, incluant des accessoires comme les phares antibrouillards, la caméra de recul, la climatisation, le volant réglable sur deux plans, le système Bluetooth, les sièges chauffant, etc. Surtout dans sa robe orange brûlée, l'unanimité se fait autour de ces lignes jeunes, sinon entièrement homogènes. Hyundai ne se cache pas d'ailleurs pour affirmer que ce coupé s'adresse à des acheteurs dans la vingtaine, ceux là même que l'on décrit comme la génération Y. Leur style de vie se reflète dans ce nouveau coupé qui répond parfaitement à leurs critères grâce à sa faible consommation, sa fiabilité, son sens pratique et une habitabilité surprenante.

La troisième porte, placée du côté droit, facilite par exemple l'accès aux places arrière, une épreuve généralement pénible dans les coupés traditionnels. Mieux encore, la banquette permet d'asseoir des passagers de taille moyenne en tout confort même si votre mise en pli risque de s'aplatir dans la vitre du hayon. Celui-ci abrite une quantité impressionnante de bagages ou de bric-à-brac que l'on pourra encore accroître en basculant un ou les deux dossiers arrière.

Photo Jacques Duval, collaboration spéciale

Le nouveau coupé Veloster de Hyundai est le premier modèle du genre à afficher les couleurs du constructeur sud-coréen.

L'économie, avant tout

La faible consommation (4,9 litres aux 100 km sur autoroute, dixit Hyundai) est un héritage du moteur de 1,6 litre et 138 chevaux à injection directe prélevé de la récente sous-compacte Accent. Si le mot sport est exclu de la description du Veloster, c'est que cet aspect sera envisagé dans les versions ultérieures.

Bien que personne ne l'ait admis, on peut s'attendre à un moteur turbo dans un proche avenir, ce que les fausses prises d'air sur le capot laissent deviner aisément. Pour l'instant, on peut décrire les performances comme étant plutôt calmes, aussi bien avec la boîte manuelle à 6 rapports qu'avec la transmission Dual Clutch (double embrayage) dotée de palettes de changement de rapports sous le volant, une option de 1400$. La description impressionne davantage que le fonctionnement de cette boîte en raison de ses réglages axés sur le confort au lieu des performances. On est loin des transmissions similaires utilisées chez VW, BMW ou Porsche. Même si le double embrayage permet d'avoir toujours le rapport supérieur présélectionné, cet avantage ne se ressent pas tellement en conduite. C'est d'autant plus notable que le Veloster possède un excellent châssis duquel on pourrait exiger davantage. La voiture est sous-motorisée, ce qui fait en sorte que son excellente tenue de route ne peut pas être mise en valeur comme on le souhaiterait. À sa décharge, il faut préciser que notre essai s'est déroulé à des altitudes susceptibles d'atténuer légèrement la puissance en raison de la raréfaction de l'air.

Photo Jacques Duval, collaboration spéciale

On dirait une voiture jouet que ce coupé Hyundai Veloster à côté d'un camion mastodonte.

Photo Jacques Duval, collaboration spéciale

C'est surtout à l'arrière que le Hyundai Veloster affiche ses lignes baroques.

Confort et quiétude

Le confort est évidemment au rendez-vous, d'abord grâce aux sièges pourvus de coussins latéraux assurant un bon maintien et aussi à cause d'une suspension qui tolère assez bien les difformités de la chaussée. On pourrait ajouter à cela la grande quiétude du moteur, difficilement audible au point mort, jumelée à une insonorisation soignée. Un autre aspect favorable du châssis est la quasi-absence de porte-à-faux, les roues étant placées aux extrémités de la voiture. La direction paraît un peu empesée au début, mais on finit par s'y faire et on apprécie sa vivacité.

Malgré son côté père tranquille, ce coupé vise un marché très restreint où la seule véritable concurrence provient du Honda CR-Z hybride, qui n'est pas lui non plus un missile. D'ailleurs, la version la mieux équipée du Veloster est offerte à 22 419$ contre 23 490$ pour le coupé japonais. Ce modèle haut de gamme se distingue par ses roues de 18 pouces dont les rayons sont peints de la même couleur que la voiture, son toit ouvrant panoramique, son système de navigation, une chaîne audio à 8 haut-parleurs et quelques autres accessoires. Parmi les autres voitures susceptibles de faire hésiter un acheteur, on peut mentionner la Scion tC, la Fiat 500 et la Mini Cooper.

À l'intérieur, le Veloster obtient pratiquement un sans-faute et on appréciera deux astuces bien agréables, soit les coussins de chaque côté de la console afin d'adoucir le contact de l'extérieur du genou pour le conducteur comme le passager. Une bonne note aussi pour l'immense poignée des portières qui fait double emploi en servant également de poignée de maintien pour le passager dans les virages.

Photo Jacques Duval, collaboration spéciale

Le coupé Veloster de Hyundai se démarque par sa troisième porte du côté droit qui facilite l'accès aux places arrière.

Photo Jacques Duval, collaboration spéciale

Les jantes du modèle haut de gamme possèdent des rayons de la même couleur que la carrosserie.

Le nouveau coupé trois portes de Hyundai offre, même dans sa version de base, un équipement étonnant, des lignes distinctives, une économie enviable et toute la fiabilité d'organes mécaniques déjà éprouvés. Un peu plus de virtuosité sous le capot lui ferait grand bien et Hyundai croit que le Veloster deviendra un favori dans le petit monde des adeptes du «tuning». Jusqu'à ce que le constructeur décide de prendre lui-même les choses en mains. Chose certaine, il y aura d'autres déclinaisons de ce coupé un peu baroque.

Photo Jacques Duval, collaboration spéciale

Volant sport, pédalier en métal, repose-pied, le coupé Veloster a tout d'un coupé sport, sauf les performances.