Au Salon de Los Angeles, il y a un an. Les organisateurs américains du Green Car of the Year (La Voiture verte de l'année) s'apprêtent à annoncer le nom du lauréat de l'année 2011. Parmi les finalistes, la Chevrolet Volt et la Nissan Leaf.

«And the winner is...» La Volt.

Le choix est discutable. Mais n'est-ce pas le lot de tous ces prix décernés chaque année? La Volt est-elle plus verte que la Leaf? Pas d'un point de vue québécois, mais aux États-Unis, où près de 43% de la production électrique est faite à partir du charbon, oui. Et si ce même prix avait été décerné en Chine, la Chevrolet aurait encore remporté les honneurs.

Dans un contexte américain, l'honneur attribué à la Volt est parfaitement justifié. D'ailleurs, n'a-t-elle pas remporté, peu de temps après, un autre prix, plus prestigieux encore: la Voiture américaine de l'année (1), prix décerné par un panel de journalistes spécialisés. Personne, moi le premier, ne conteste que la Volt propose une solution fort intéressante pour réduire notre dépendance au pétrole. En revanche, là où j'ai un problème, c'est lorsque je vois les publicités de Chevrolet qui nous la présente comme une voiture électrique... Pardon? Ceci n'est pas une voiture électrique. C'est une hybride qui fonctionne à l'envers. Voilà ce que c'est.

Naturellement, General Motors récuse ce qualificatif depuis le début: «La Volt n'est pas comme les véhicules hybrides, qui roulent essentiellement à l'essence, mais un véritable véhicule électrique», martelait Bob Lutz du temps où il officiait à titre de vice-président de la multinationale américaine.

Reprenons lentement. Prenons un véhicule hybride traditionnel. Disons une Toyota Prius. Celle-ci possède deux moteurs, un électrique et un thermique, le second prenant le relais du premier sans intervention du conducteur. Et la Volt? Elle renferme elle aussi deux moteurs, un électrique et un thermique. La différence majeure est que le moteur électrique, le principal, est secondé par un moteur à essence qui tient le rôle de génératrice. En d'autres mots, la charge des batteries est maintenue sous tension par un moteur essence. Donc, c'est une hybride, mais qui fonctionne à l'envers, non? Non, affirme GM.

Le constructeur américain joue sur les mots. Il ne ment pas. Il ne dit pas toute la vérité non plus. Contrairement à un véhicule hybride traditionnel, lequel peut parcourir, en moyenne, un peu moins de 3 kilomètres en mode tout électrique, la Volt, elle, peut en franchir une soixantaine. Il est donc vrai de dire que certains propriétaires de Chevrolet pourraient ne jamais avoir à s'arrêter à la pompe, ni même jamais entendre le son de son moteur quatre cylindres de 1,4 litre.

Au fait, combien seront-ils?

Rangeons-nous un instant du côté de GM: la Volt est une automobile électrique. Dans ce cas, comparons là à ses semblables. Et dans ce cas, le bilan est moins reluisant pour l'Américaine. L'autonomie électrique de la Nissan Leaf lui permet de parcourir trois fois la distance de la Volt. Et si elle devait un jour s'arrêter à une station-service, ce sera sans doute pour faire l'appoint de son réservoir de lave-glace...

1. La Nissan Leaf a, elle, remporté le prix de Voiture européenne de l'année 2011.

Photo AFP

En parlant de la Volt comme d'une voiture électrique, Chevrolet joue sur les mots.

FAIS-MOI PEUR! (BIS)

Vous avez été nombreux à réagir à notre billet de la semaine dernière sur les autos qui font peur. En voilà une autre à ajouter à votre collection, sans doute l'une des plus effrayantes de tous les temps: la Ssangyong Actyon.

Photo fournie par Ssangyong

Ssangyong Actyon.