«Comment se fait-il que nous ne venions jamais à bout de la finir?» demande Mike Rombotis en retirant l'arbre de transmission de ma voiture.

Il y a un mois, j'étais sûr d'en avoir terminé avec ce projet amorcé il y a bientôt quatre ans. Aujourd'hui, je n'y crois plus. Il y aura toujours quelque chose tout simplement parce que le projet de restauration a été, dès le départ, mal planifié.

Voilà la conclusion à laquelle je suis arrivé en cherchant à répondre à la question de Mike.Trop d'erreurs ont été commises par certains techniciens qui se disaient compétents avec cette voiture, mais la plus grosse erreur a sans doute été de ne pas avoir eu, au départ, un plan détaillé et un lieu approprié et consacré à la reconstruction de cette voiture dont la valeur est aujourd'hui de beaucoup supérieure à sa valeur marchande.

Si c'était à refaire. Oui, si c'était à refaire, j'aurais certainement effectué plus de recherches sur la disponibilité et le coût des pièces. J'aurais été ensuite en mesure d'établir un budget et un échéancier beaucoup plus réaliste. À plus d'une reprise au cours de ce projet, la tentation fut grande de tout balancer, de mettre une petite annonce et d'offrir à quelqu'un de plus fortuné ou de plus patient que moi le soin de terminer le travail. Mais je me suis entêté. Par orgueil, sans doute.

À en juger par le résultat, il y a de quoi être fier. Aujourd'hui plus qu'hier maintenant que «ma belle» s'affiche avec de nouveaux phares européens, un échappement fait main en aluminium avec deux magnifiques embouts et un nouvel aileron arrière - un peu voyant, j'en conviens -, reproduction du modèle de rallye. Mais comprenons-nous bien, je suis fier, même si au moment d'écrire ces lignes, ma «belle» se trouve toujours immobilisée dans un garage. En sortira-t-elle un jour? Sans doute, mais il y a encore beaucoup à faire. La photo qui illustre ce billet ne dit pas tout. Elle ne dit pas par exemple que le bloc d'instrumentation se trouve actuellement en réparation en banlieue de Toronto depuis déjà cinq semaines. Elle ne dit pas non plus qu'une biellette de direction (tordue ou trop grasse puisqu'elle n'est pas d'origine) déchire dans les virages à droite le puits de roue intérieur.

Si c'était à refaire, il aurait été nécessaire de «dénuder» complètement le véhicule dans les jours suivants son acquisition pour évaluer adéquatement la condition réelle du châssis et des composants mécaniques. Ce n'est qu'une fois cela fait, qu'un échéancier réaliste, étalé sur un plus grand nombre d'années - en tenant compte du budget bien sûr - aurait été préparé. Ça n'a pas été le cas. Il y avait tant à faire et j'étais trop pressé. Certaines réparations auraient pu attendre (le climatiseur par exemple). Le choix des techniciens appelés à travailler sur le véhicule aurait aussi dû être plus pointu. J'ai en mémoire un technicien qui affirmait connaître ce type de véhicule sur le bout des doigts, mais qui après avoir gardé mon véhicule durant quatre mois dans son établissement n'est parvenu à corriger aucun problème. En fait, il en a causé un de plus en «faisant le ménage sous le capot», pour reprendre son expression.

Si c'était à refaire, j'aurais appliqué ces quelques conseils. Mais aujourd'hui, même si je les appliquais consciencieusement, je ne recommencerai pas. Promis!