Ces pneus seraient plutôt des pneus trois saisons chez nous. D'ailleurs, de plus en plus de Québécois l'ont compris puisque selon les statistiques, 90% des voitures qui circulent sur nos routes en hiver sont munis de pneus d'hiver.

Ces pneus seraient plutôt des pneus trois saisons chez nous. D'ailleurs, de plus en plus de Québécois l'ont compris puisque selon les statistiques, 90% des voitures qui circulent sur nos routes en hiver sont munis de pneus d'hiver.

Si l'on veut mettre toutes les chances de son côté durant la saison froide, il faut installer quatre pneus d'hiver sur sa voiture dès que le mercure descend à 7 degrés. Pourquoi ne pas attendre la première neige ou 0 degré? Pas uniquement pour éviter l'affluence dans les garages, mais surtout parce que le pneu quatre saisons n'a plus la même adhérence sur un pavé froid. À moins de 7°, le pneu quatre saisons perd déjà de son élasticité; la gomme de la semelle durcit et le pneu colle moins bien à la route. Il devient donc plus glissant, même sur chaussée sèche.

Richard Spénard, coureur automobile, instructeur de pilotage et porte-parole de Michelin Canada, est catégorique, il faut passer des pneus quatre saisons aux pneus d'hiver dès que la température moyenne se retrouve sous les 7 degrés. C'est à cette température que les automobilistes commencent à expérimenter les conditions de conduite hivernale. Dès que cette moyenne est atteinte, il faut être prêt à affronter toutes sortes de conditions, puisque tout peut se produire.

Contrairement au quatre-saisons, le pneu d'hiver est conçu pour demeurer souple même à -40°. En revanche, le pneu quatre saisons devient de plus en plus dur en dessous de 7°. Plus la température baisse, plus le caoutchouc durcit jusqu'au moment où il ressemble à une rondelle de hockey.

«Avant même les premières neiges, lorsque le pavé devient froid, qu'il soit sec ou mouillé, les pneus d'hiver ont la cote. Habituellement, la fin d'octobre marque le moment où la pose des pneus affichant un flocon sur ses flancs est de mise. À partir de 7°, n'importe quelle sorte de front météorologique peut nous tomber dessus du jour au lendemain, puisque les écarts de températures deviennent de plus en plus fréquents», explique le spécialiste en conduite automobile.

Les pneus d'hiver sont aussi recommandables pour les véhicules utilitaires sport (VUS) et les camionnettes 4x4 chaussées de pneus tout-terrain. Comme le quatre-saisons, ce type de pneu perd lui aussi de son élasticité par température froide et même si les 4 X 4 et les VUS à traction intégrale bénéficient de meilleures accélérations sur pavé enneigé et glissant qu'une automobile, tous les véhicules sont égaux au moment du freinage ou dans une courbe glissante. Les statistiques démontrent d'ailleurs que ce sont ces véhicules qui prennent souvent le décor les premiers, leurs conducteurs croyant à tort que leur monture a une meilleure adhérence sur chaussée glissante.

«Au fil des années, le pneu d'hiver a évolué. De simple outil qu'il était dans les années 60 pour sortir d'un banc de neige, il améliore maintenant la tenue de route et raccourcit la distance de freinage en plus d'être silencieux», ajoute M. Spénard.

Sur chaussée glissante, il faut 39,1 m pour immobiliser une sous-compacte munie de pneus d'hiver et circulant à 50 km/h, tandis qu'il faudra à la même voiture 50,7 m pour s'immobiliser avec des pneus toutes saisons. Dans les mêmes conditions, un VUS muni de pneus d'hiver mettra 35,7 m à s'immobiliser tandis qu'une distance de 42,8 m sera nécessaire avec des pneus quatre saisons. Une fourgonnette prendra respectivement dans les mêmes conditions, 38,3 m et 51,1 m à s'immobiliser, soit la distance la plus longue des trois types de véhicules chaussés de pneus quatre saisons. Les pneus d'hiver peuvent donc améliorer le freinage d'au moins 25% et permettent d'éviter 38% des collisions.

De nos jours, la semelle des pneus d'hiver est conçue pour offrir une meilleure adhérence et une meilleur maniabilité sur chaussée mouillée, glacée ou enneigée. Selon les météorologues, l'aube est le moment le plus froid de la journée, ce qui explique que la grande majorité des accidents surviennent en début de journée durant les mois de novembre et en décembre, au moment où les automobilistes ne se doutent pas que la chaussée est glissante.

Aux détracteurs qui disent que l'achat de pneus d'hiver coûte cher, Richard Spénard rappelle que la majorité des automobilistes devront acheter au moins un second jeu de pneus après une certaine période; alors pourquoi ne pas avoir des pneus d'hiver et des pneus pour la belle saison? L'automobiliste partage ainsi entre ses jeux de pneus le nombre de kilomètres qu'il parcourt annuellement. De plus, il en coûte beaucoup moins cher d'acheter des pneus d'hiver que d'avoir une collision...

Certains pneus quatre saisons ou tout-terrain peuvent sembler agressifs et mordant dans la neige, mais les pains de gomme durcissent et deviennent inefficaces à basse température. «Il ne faut pas se fier au look de la semelle, mais plutôt toucher au caoutchouc pour en déterminer la flexibilité.»

Finalement, il est bon de noter que chaque baisse de température de 5° entraîne une diminution de la pression d'air de 7 kPa (1 lb/po carré). Il est donc important de vérifier la pression des pneus dès la première gelée et par la suite une fois par mois. De plus, rouler avec un pneu sous-gonflé coûte plus cher en essence.