Ici, nul besoin d'impressionner avec la cavalerie qui se cache sous le capot, ni avec un design griffé. Pas de tape-à-l'oeil. Pas de m'as-tu-vu ni de concours Monsieur Muscle. La simplicité empreinte de génie qui permet à ces braves petites de durer et de plaire pendant des décennies.

Ici, nul besoin d'impressionner avec la cavalerie qui se cache sous le capot, ni avec un design griffé. Pas de tape-à-l'oeil. Pas de m'as-tu-vu ni de concours Monsieur Muscle. La simplicité empreinte de génie qui permet à ces braves petites de durer et de plaire pendant des décennies.

Cette année, particulièrement riche en anniversaires, le monde automobile célèbre le 50e de la puce italienne: la Fiat 500. Cédons-lui la parole.

Petite souris

«Buon giorno a tutti. Je suis née à Turin en 1957 sous le nom de baptême Nuova 500, nouvelle 500. Nouvelle parce que la première 500, c'est ma grand-mère, née en 1936. On l'a surnommée Topolino, petite souris, à cause de ses phares perchés sur les ailes avant qui lui donnaient un air de Mickey. Elle a duré 12 ans, ma Nonna, jusqu'en 1948 et fut la première «voiture du peuple» d'Italie. Elle doit la vie à Dante Giacosa, un designer et ingénieur de génie qui s'était servi de son expérience en aviation pour créer une voiture légère mais robuste produite à plus de 500 000 exemplaires et qui a remplacé bien des vélos et scooters.

«Papa Giacosa a ressorti sa baguette magique en 1955 pour créer la Mama, la Fiat 600 avec son «gros» moteur 4 cylindres de 600 cc logé à l'arrière, comme c'était la mode à l'époque. Deux ans plus tard, c'était à mon tour de voir le jour, toujours sous la baguette magique du Ingegnere. Son mandat était clair: une microvoiture simple, robuste, super économique et très abordable, capable de se faufiler dans les villes avec la facilité d'une Vespa, mais une Vespa couverte, avec de la place pour quatre... enfin, quatre pas trop gros ni trop grands.

La plus sexy

«C'est donc le 4 juillet 1957 que je suis sortie d'usine dans le cadre d'un grand défilé dans les rues de Turin. Le public est très rapidement tombé amoureux de moi. Faut dire qu'avec une telle bouille, je suis irrésistible...

Le coup de foudre s'est ensuite répandu au reste de l'Europe. Je suis devenue la coqueluche des vedettes et la voiture de Madame BCBG. Certes, je n'ai pas le profil d'athlète de mes belles cousines de Maranello, mais grâce à mon poids plume et à mes dimensions de souris, mes deux petits cylindres refroidis à l'air me permettent, dans la grosse circulation, de tenir tête à ces divas dotées de six fois plus de cylindres que moi, surtout dans mes versions gonflées par Abarth ou Giannini. Et devinez qui arrivait à s'incruster dans les trois mètres laissés libres devant le restaurant le plus branché de Milan, de Paris ou de Londres? Pas la sexy Sophia de Maranello, bien sûr.

«Au fil des ans, quelques-unes de mes soeurs ont fait le voyage jusqu'en Amérique. Faut dire qu'elles ne voulaient pas y aller. Les grosses mamma américaines avec leurs gigantesques pare-chocs chromés étaient bien trop intimidantes. N'empêche qu'aujourd'hui, il paraît qu'on nous aime là-bas, surtout au Québec où se pavanent bon nombre de Cinquecento, et pas seulement dans la Petite-Italie. Au fait, Cinquecento, ça veut dire 500 en italien, et ça se prononce tchinqoué tchento.

Une dynastie

«Et maintenant, la bonne nouvelle. Ce 4 juillet, toute l'Italie et mes tifosi de partout au monde ont célébré mes 50 ans et j'ai décidé, pour vous remercier de votre affection sans bornes, de vous offrir un cadeau en retour: la nouvelle Nuova 500. Oui, la dernière-née de la dynastie Fiat, qui fait revivre ma silhouette mais équipée de tout le flafla technologique dicté par les temps modernes.

Faut voir les rondeurs de ma jeune soeur! Pas aussi belle que moi, certamente; ce serait impossibile. Mais belle à croquer quand même et avec tous les luxes modernes. Imaginez, une Cinquecento avec la clim, le chauffage, le iPod et tutti quanti. À mon époque, la climatisation, c'était deux volets déflecteurs, et le chauffage, un petit levier qui faisait circuler à l'intérieur l'air de refroidissement du moteur. Ça sentait la bonne huile AGIP...

«La prochaine fois que vous passerez en Italie, louez la Nuova 500; vous me direz si la clim fonctionne. Allez, je vous embrasse, comme dirait l'autre. Et merci d'avoir allumé mes 50 bougies. Ciao belli!»