Le Salon international de l'auto 2007 ouvre ses portes au public demain jusqu'au 28 janvier. Certains passionnés regardent avec nostalgie dans le rétroviseur et regrettent l'époque où l'événement montréalais était un des grands rendez-vous de ce genre sur la planète Voiture, plus important que ceux de Toronto et même Detroit.

Le Salon international de l'auto 2007 ouvre ses portes au public demain jusqu'au 28 janvier. Certains passionnés regardent avec nostalgie dans le rétroviseur et regrettent l'époque où l'événement montréalais était un des grands rendez-vous de ce genre sur la planète Voiture, plus important que ceux de Toronto et même Detroit.

Mais d'autres notent que la dilution du glamour international du Salon de l'auto était inévitable avec la prolifération des salons soutenus par les constructeurs automobiles dans toutes les grandes villes du monde (il y en a maintenant 72 juste aux États-Unis et six au Canada). De cet angle, l'importance économique du SIAM au niveau régional demeure entier pour les concessionnaires automobiles et c'est ce qui compte.

«Avec ses 365 000 pieds carrés, le SIAM est un des assez gros salons de ce genre, dans la bonne moyenne à l'échelle nord-américaine», dit Diane Bélair, vice-présidente exécutive du Salon de l'auto, qui s'est jointe à l'organisation il y a 18 ans. C'est moins que le salon de Toronto et celui de Detroit, avec leurs 800 000 pieds carrés, mais c'est quand même respectable.

«Nous avons moins de dévoilements de nouveaux modèles à l'échelle mondiale qu'il y a 10 ou 12 ans, mais nous en avons quand même, dit Mme Bélair. Cette année, nous dévoilerons la toute première Callaway C-16, une voiture sport américaine de petite série dessinée par le Montréalais Paul Deutschman. Et nous avons trois voitures concepts et un prototype conçu par un autre Québécois, Luc Chartrand, soit la Pléthore 2007, de HTT Locus Technologies. Mais surtout, nous avons cette année 42 modèles qui seront dévoilés en première canadienne, ce qui est important.»

L'an dernier, 205 606 visiteurs ont foulé les planchers du Palais des congrès, ce qui est passablement moins que les 272 000 de 1992, une année record, selon Mme Bélair. Elle s'attend cependant à une affluence supérieure à celle de l'an dernier.

Aucune étude économique n'a été faite récemment pour mesurer l'impact économique régional du SIAM, dit Mme Bélair. Elle note cependant que les équipes de tournées qui amènent les voitures d'un salon au suivant durant toute la saison, de septembre à avril, sont maintenant beaucoup plus petites. «Cela fait moins de nuitées d'hôtel, mais ça fait plus de travail pour des entreprises et des travailleurs locaux, puisque ces petites équipes sous-traitent maintenant une très grande partie de l'aménagement de leurs stands au salon.»

Elle note que le célèbre déchirement de la toile du Stade olympique, en 1999, a fait mal à son événement. «Cette année-là, nous avions demandé l'accréditation de l'Organisation internationale des constructeurs automobiles, qui va à seulement un salon par pays. Toronto était aussi en lice. La toile a déchiré juste avant qu'on se rende à Genève, pour les présentations. Là-bas, c'est l'avenir de l'événement qui était remis en question.»

Le sigle OICA est allé au salon de Toronto, qui a depuis pris beaucoup d'ampleur.

Éric Lefrançois, chroniqueur automobile à La Presse, dit que le SIAM demeure intéressant pour les passionnés de voiture, mais «le fait que le SIAM coïncide en partie avec celui de Detroit, au mois de janvier, lui a fait perdre des points. Souvent, les constructeurs assemblent des prototypes à la toute dernière minute, juste à temps pour Detroit, et ils ne vont pas l'envoyer en même temps à Montréal. Le SIAM est devenu, sous certains aspects, une foire commerciale».

Chez les concessionnaires de la grande région de Montréal, qui sont les propriétaires du SIAM, on a une perspective un peu différente. Oui, le SIAM a perdu de son rayonnement international, mais ce n'est pas la fin du monde et ce n'est pas ça qui compte, a dit un propriétaire de concession Volvo de la région, qui a demandé de ne pas être identifié dans nos pages.

«L'importance d'être ou de ne pas être au SIAM pour Volvo est un sujet de débat fréquent et il n'est pas certain que des études de marchés spécifiques permettraient de trancher, a-t-il dit. Cette année, Volvo revient au SIAM avec quatre modèles nouveaux en première canadienne, après deux ou trois ans d'absence. Mais c'est pour des considérations d'ordre interne à Volvo, parce que les concessionnaires de la région ont poussé très fort au siège social canadien, qui a une nouvelle direction. Aussi parce que Montréal est la ville d'Amérique du Nord où Volvo a le plus fort taux de pénétration, avec la seule exception, peut-être, de Boston. Et aussi parce que, avec ces quatre nouveaux modèles, on avait le sentiment d'avoir vraiment quelque chose de nouveau à montrer à notre clientèle.»