L'intervention du gouverneur Rendell a fait grimper aux rideaux beaucoup de monde. «C'est une perversion atroce des politiques sur les carburants renouvelables», explique Chris Coequye, responsable du dossier à Greenpeace, en entrevue depuis Washington. «Quand on dit qu'un carburant est renouvelable, on ne fait pas référence au fait qu'il n'en manquera pas pour un bon bout de temps, mais au fait qu'il peut être utilisé autant qu'on veut sans impacts négatifs sur l'environnement. Malheureusement, avec la formulation actuelle du programme du président Bush, les usines produisant du diesel à partir du charbon pourraient être admises.»

L'intervention du gouverneur Rendell a fait grimper aux rideaux beaucoup de monde. «C'est une perversion atroce des politiques sur les carburants renouvelables», explique Chris Coequye, responsable du dossier à Greenpeace, en entrevue depuis Washington. «Quand on dit qu'un carburant est renouvelable, on ne fait pas référence au fait qu'il n'en manquera pas pour un bon bout de temps, mais au fait qu'il peut être utilisé autant qu'on veut sans impacts négatifs sur l'environnement. Malheureusement, avec la formulation actuelle du programme du président Bush, les usines produisant du diesel à partir du charbon pourraient être admises.»

Cette technologie est aussi vantée par les gouverneurs du Montana et de la Virginie occidentale, ainsi que le candidat démocrate à la présidentielle, Barak Obama.

Le problème, c'est que les environnementalistes utilisent souvent l'argument du déclin des réserves de pétrole pour appuyer leurs campagnes en faveur des carburants renouvelables. Comme les réserves américaines de charbon sont bonnes pour quelques centaines d'années, on n'est pas près de manquer de diesel. L'argument tombe donc à plat, même si M. Coequye souligne que la production de charbon devrait doubler pour atteindre les objectifs de carburant renouvelable avec le CTD (charbon à diesel).

Pour combattre le spectre du CTD, des groupes environnementalistes se sont associés à des associations de producteurs de maïs, utilisé pour fabriquer de l'éthanol.

Cette alliance n'est pas sans risque : l'éthanol lui-même est attaqué par certains écologistes, parce qu'il n'est pas beaucoup moins polluant que l'essence, et parce qu'il cause une hausse des cours du maïs et donc du coût de la nourriture, comme on l'a vu avec la «crise de la tortilla» au Mexique.

La production de diesel à partir de charbon a été mise au point en 1925 en Allemagne. Les nazis s'en sont beaucoup servi durant la guerre. Seule l'Afrique du Sud, en partie à cause des sanctions contre l'apartheid, a continué à faire du diesel à partir du charbon, avec une production totale de 160 000 barils par jour. Depuis quelques années, avec la hausse des cours du pétrole, d'autres groupes s'y intéressent.

L'usine de CTD (charbon à diesel) de Pennsylvanie devait au départ ouvrir en 2006, mais un prêt promis par le département de l'Énergie en 2003 ne s'est jamais matérialisé. Située au centre de l'État, dans le comté de Schuylkill, elle coûtera 800 millions de dollars à construire, et produira un million de barils de diesel par année, l'équivalent d'un millième de la consommation américaine.

Comme l'usine utiliserait des résidus de charbon provenant des mines fermées, le coût à la pompe serait inférieur au diesel ordinaire.

Mais l'usine a été attaquée parce qu'elle constituera une source importante de pollution. Le principal problème du diesel synthétique est qu'il implique une perte d'énergie d'environ 30 % pendant la conversion du charbon. Les émissions de gaz à effet de serre sont aussi doublées, parce qu'elles surviennent à la fois à l'usine et lors de la combustion dans la voiture. Ces inconvénients pourraient être diminués avec le captage du CO2 produit par l'usine dans des réservoirs souterrains, mais cette technologie n'a pas encore fait ses preuves.