Clatter et Babe

Clatter et Babe

«Puis, pendant près de 30 ans, les MG et le sport automobile ont été mis au rancart jusqu'au milieu des années 90. C'est là que j'ai repris le flambeau et, avec la collaboration d'un ami, nous avons reconstruit Clatter', une MG TC 1946 de course que je possède encore aujourd'hui, sans compter une TC de route que Connie et moi aimons conduire quand il fait beau. D'ailleurs, je dois dire que Connie aime les TC autant que moi et qu'elle s'occupe de plusieurs aspects de l'entretien, notamment les tâches qui demandent la patience et la minutie d'une femme. Évidemment, elle m'accompagne à toutes les courses et c'est un peu grâce à elle que nous nous sommes procurés Babe', une MG TB Special 1939.

«C'est à l'occasion d'un voyage en Angleterre en 2004 que nous avons vu la voiture chez Barry Walker, un spécialiste MG. Elle est habillée de la carrosserie en aluminium provenant de la MG Q-Type de course et animée par un moteur suralimenté par compresseur. C'est en retournant au Canada que nous avons décidé de l'acheter et elle nous est arrivée quelques mois plus tard.

«Quant à notre voyage en Nouvelle-Zélande en février dernier, ce fut tout un périple. Notre objectif était de participer au New Zealand Southern Festival of Speed, une série de quatre courses qui se déroulent tous les ans à la même époque. Les Néo-Zélandais sont des gens très accueillants. Ils adorent le sport automobile sous toutes ses formes et sont surtout extrêmement débrouillards. C'est sans doute une qualité qui découle de leur isolement séculaire. Ces gens ont appris à tout faire d'eux-mêmes et ne se considèrent jamais vaincus par un problème, qu'il soit mécanique ou autre.

«Nous avions expédié Babe par bateau et nous l'avons retrouvée à Christchurch, chez Auto Restorations qui s'était occupé de toutes les formalités de douane. Dans ce remarquable atelier travaillent une trentaine de mécaniciens sur toutes sortes de voitures, depuis les MG, jusqu'aux Delage, en passant par Alfa Romeo, Bugatti, Cooper et Ferrari.

«Nos péripéties rempliraient plusieurs pages, mais je me contente de dire que nos hôtes ont réussi à réparer à temps les nombreux incidents mécaniques qui surviennent souvent avec ce type de machine ancienne lorsqu'elle est soumise aux rigueurs de la course. En somme, un voyage mémorable, tant pour ses volets automobiles que pour la découverte du pays et de ses sympathiques habitants. Quant à Babe, elle a repris le bateau à l'autre bout du monde et nous est revenue avec le printemps.»

La saga MG

Si pour la plupart d'entre nous, une MG est la charmante voiture sport des années 60, celle que l'on voit encore rouler chez nous dès les premières lueurs de l'été, la marque MG remonte au milieu des années 20. Cecil Kimber, modeste chef de garage, décide de transformer une banale Morris en voiture sport en y greffant un nouveau moteur et en l'habillant d'une svelte carrosserie biplace. Et puisque le garage de Kimber s'appelait Morris Garages, cette première voiture (qui est exposée au British Motor Heritage Museum) fut baptisée MG.

Aux premières MG TA succédèrent les MG TB et, dès 1945, les fameuses MG TC que les militaires américains ramenèrent en grand nombre aux États-Unis à la fin de la guerre, lançant la mode des courses sur circuit routier à l'européenne. Les TC ont été produites à 10 000 exemplaires jusqu'en 1949 et plus de 2000 furent exportées en Amérique: «La première voiture sport qui a accroché le cœur des Américains» (The Sports Car that America Loved First, Richard L. Knudson, 1975). C'est d'ailleurs aux États-Unis que vous verrez un nombre considérable de MG TC dans les courses de voitures historiques. Quant au Québec, c'est avec la MGA (1955) et surtout la MGB (1962) que la marque anglaise s'est fait connaître.

À Frank, Connie, Babe et Clatter, bonne route!

Courriel Pour joindre notre chroniqueur: alain.raymond@lapresse.ca