Michael Schumacher, requinqué par quelques jours de vacances estivales, entend profiter du Grand Prix de Turquie dimanche à Istanbul pour fondre sur son rival Fernando Alonso, affaibli par une décision de la Fédération internationale de l'automobile (FIA) contre sa Renault.

Michael Schumacher, requinqué par quelques jours de vacances estivales, entend profiter du Grand Prix de Turquie dimanche à Istanbul pour fondre sur son rival Fernando Alonso, affaibli par une décision de la Fédération internationale de l'automobile (FIA) contre sa Renault.

En effet, mercredi, le Tribunal d'appel international de la FIA a décidé que les amortisseurs de vibrations (mass dampers) utilisés par Renault depuis septembre 2005 sans qu'on y trouve à redire et donc intégrés dans la conception même de la R26, étaient désormais illégaux.

Privées de ces masses suspendues qui équilibraient la monoplace et en amélioraient la liaison au sol, les R26 dominatrices en début de saison et qu'Alonso assurait compétitives sur tous les tracés, risquent de souffrir lors des cinq dernières courses. À commencer par dimanche sur les rives du Bosphore pour le deuxième GP turc de l'Histoire, après celui remporté en 2005 par Kimi Räikkönen (McLaren-Mercedes).

Car même si chez Renault -où jeudi matin on n'avait toujours pas commenté la décision du Tribunal d'appel de la FIA- on a assuré jusque-là que la perte de performance ne serait pas si importante, l'épisode de Hockenheim, première course des Renault sans mass dampers, contredit le Losange.

Doublé

Michael Schumacher et Felipe Massa avaient signé fin juillet un doublé dans le Grand Prix d'Allemagne, laissant les concurrents à des années lumières. Mais surtout, depuis ce Grand Prix allemand où le délégué technique de la FIA, Charlie Whiting, avait interdit les mass dampers, les Renault ont été rattrapées, voire doublées, en performance par d'autres écuries que Ferrari, sans que l'immense talent d'Alonso n'y puisse rien changer.

Ainsi à Hockenheim, Kimi Räikkönen avait placé sa McLaren-Mercedes sur la troisième marche du podium et la Honda de Jenson Button avait également devancé les deux Renault d'Alonso et de Giancarlo Fisichella.

Une semaine plus tard, dans des conditions il est vrai tout à fait particulières en raison de la pluie et de nombreux incidents de courses inhabituels, Button s'est imposé en Hongrie devant la McLaren-Mercedes de Pedro de la Rosa. Sur tapis vert, Schumacher a obtenu le point de la 8e place, tandis que Alonso a abandonné.

Du coup, après un mois d'août durant lequel les essais privés étaient interdits, le septuple champion du monde a des raisons d'espérer revenir sur son adversaire espagnol dès dimanche à Istanbul : si la Ferrari dominatrice en Allemagne n'a pas évolué, la Renault, elle, déjà dépassée à Hockenheim, a vraisemblablement régressé !

Gargantua

Alors avec cinq courses à courir avant la fin du championnat et dix points seulement de retard sur Alonso, Schumacher trépigne d'impatience.

«Sans aucun doute, le principal élément de ce week-end est le fait que la course au titre mondial aborde l'épreuve suivante», lance l'Allemand tel Gargantua s'apprétant à dévorer de nouveaux mets.

«Je suis certain que nous pouvons être compétitifs. Nous avons déjà vu à quel point de petites modifications pouvaient modifier la situation... comme cela s'est passé lors de récentes courses», ajoute-t-il. Petites modifications positives sur la 248-F1 et gros changement vraisemblablement négatif sur la R26...

De son côté, Alonso s'efforce de conserver sa confiance, du moins en apparences.

«Je suis très optimiste, affirme-t-il comme un étudiant en première année de méthode Coué. Tout le monde aimerait être à ma place en tête du Championnat alors qu'il touche bientôt à sa fin».

Certes. Mais il semble oublier que d'autres aimeraient également être, plus simplement, à sa place sur le podium, l'empêchant ainsi de marquer de précieux points. Schumacher, bien sûr, mais aussi son coéquipier Massa, Button qui a enfin goûté au champagne de la victoire, ou Räikkönen toujours en quête de lauriers cette année.