Même en joignant ses ventes à celles de son proche cousin, le Chevrolet Silverado, le GMC Sierra ne peut menacer la figure hégémonique qu’est le Ford F-150, roi incontesté en matière de popularité chez les camionnettes pleine grandeur. Cet état des choses n’entrave cependant pas le désir de General Motors (GM) de continuer à investir dans ce duo qui dégage de juteuses marges de profit. Ce souci de compétitivité a fait naître un moteur diesel, un atout surprise qui assure une belle différenciation avec la concurrence.

Son design

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Le Sierra cherche à se démarquer du Silverado avec une allure plus « camion », présentant une calandre protubérante et un aspect cubique plus marqué.

À l’instar du Silverado, le Sierra s’est astreint à une refonte complète et salutaire pour l’année-modèle 2019. Cela dit, il ne déroge pas aux registres traditionnels, mettant à l’avant-plan une image de robustesse maintes fois revisitée pour amadouer la clientèle ciblée. Certes, ce Sierra cherche à se démarquer du Silverado avec une allure plus « camion », présentant une calandre protubérante et un aspect cubique plus marqué. La caisse arrière, avec un panneau multifonctions optionnel, assure un élément de différenciation supplémentaire à la faveur du Sierra. Pour assurer sa compétitivité, le Sierra est grandement personnalisable. Trois configurations de cabine sont proposées ainsi que trois longueurs de caisse. Il y a aussi pas moins de six livrées offertes qui se distinguent par leur présentation et l’équipement suggéré.

À bord

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L’espace intérieur, dans son ensemble, est imposant, ce qui ne devrait surprendre personne.

Règle générale, on achète une camionnette pleine grandeur pour… travailler. À ce niveau, le Sierra à cabine multiplace soigne bien son aspect pratique. L’assise arrière se relève pour permettre d’avoir accès au plancher et ainsi embarquer des objets plus volumineux. Deux petits espaces de rangement sont aussi accessibles directement dans le dossier arrière. À l’avant, l’appui-bras se lève sur un gros compartiment. Les ingénieurs ont aussi valorisé le dégagement pour les jambes à l’arrière, un défaut de la génération précédente. L’aire, dans son ensemble, est imposante. L’accessibilité de la version essayée, non équipée de marchepieds, pourrait cependant être laborieuse pour les personnes de plus petite taille. Lorsqu’on se penche sur la qualité des matières utilisées, c’est un peu inégal, mais la finition est meilleure qu’auparavant.

Sous le capot

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GM a choisi d’employer un six-cylindres en ligne turbodiesel couplé à une transmission à 10 rapports.

Contrairement à Ford (F-150) et RAM (1500), qui utilisent des V6 de 3 L pour leur offre diesel, GM a choisi d’emprunter une avenue technique différente en employant un six-cylindres en ligne turbodiesel couplé à une transmission à 10 rapports. Aussi d’une cylindrée de 3 L, ce moteur Duramax produit 277 ch, tout en offrant 460 lb-pi de couple, soit autant que le V8 de 6,2 L optionnel. Mais au-delà de ce bouquet de chiffres, c’est surtout son comportement qui épate. Certes, il fait bon usage du couple maximal disponible bas dans la plage (1500 tr/min), mais il est surtout d’une douceur exemplaire grâce aux qualités inhérentes de sa configuration en ligne. Pour ce qui est de la consommation de carburant, ce Sierra diesel est exceptionnel. Lors de l’essai, la moyenne oscillait autour des 9 L/100 km.

Derrière le volant

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Chaque fois qu’on a le loisir de se glisser derrière le volant de ces camionnettes modernes, un constat resurgit : ces années de développement ont permis d’immensément raffiner leur comportement.

Chaque fois qu’on a le loisir de se glisser derrière le volant de ces camionnettes modernes, un constat resurgit : ces années de développement ont permis d’immensément raffiner leur comportement. Le Sierra nous isole ainsi des bruits extérieurs, avec rigueur. La tenue de cap est aussi excellente, bien maintenue par un train arrière pas trop sautillant, malgré l’absence de charge. La direction est aussi d’une précision tout à fait acceptable. L’exemplaire essayé (livrée Elevation) était équipé de jantes de 18 po dont le flanc permettait de mieux absorber les chocs, en comparaison aux jantes plus grosses. Cependant, le contrôle des mouvements est moins fluide que sur les versions équipées de l’excellente suspension électromagnétique du constructeur. Le freinage est bon, mais gagnerait à être plus modulable.

Les technologies embarquées

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Les systèmes d’infodivertissement de Ford et de RAM avancent des fonctionnalités un peu plus complètes. Cela dit, les camionnettes de GM disposent tout de même d’un très bon système, bien conçu et facile d’approche.

Les Sierra et Silverado s’affichent en léger retrait sur le plan technologique en comparaison avec Ford et RAM. Les systèmes d’infodivertissement de ces derniers avancent des fonctionnalités un peu plus complètes. Cela dit, les camionnettes de GM disposent tout de même d’un très bon système, bien conçu et facile d’approche. Le rétroviseur arrière équipé d’une caméra est aussi un atout intéressant. Différents angles de caméra permettent également de mieux positionner la camionnette en phase d’attelage. Le Sierra propose en outre une application pour le remorquage permettant entre autres de tester les feux arrière de la remorque sans devoir embarquer dans le véhicule. Le Sierra ne propose cependant pas un système permettant de bien manœuvrer une remorque à reculons.

Verdict

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Malgré le fait que GM soit arrivé en retard dans cette vague diesel qui déferle sur les camionnettes pleine grandeur, on sent que cette période de gestation a été bénéfique.

Malgré le fait que GM soit arrivé en retard dans cette vague diesel qui déferle sur les camionnettes pleine grandeur, on sent que cette période de gestation a été bénéfique. Ce six-cylindres en ligne constitue dorénavant le moteur le plus intéressant offert sous le capot des Sierra et Silverado, autant en raison de ses bonnes manières que de sa faible consommation de carburant et sa bonne capacité de remorquage. Cependant, il faut accepter de sortir le chéquier, alors que le prix de cette mécanique ajoute plus de 7000 $ à la facture en comparaison avec le V8 de 5,3 L, selon les versions, alors que leur capacité de remorquage est très comparable. Il faut donc prévoir de faire beaucoup de kilométrage si l’on cherche à rentabiliser cette somme. Une proposition digne d’intérêt, donc, mais pas pour tous.

Carnet de notes

Il tracte moins

Le Sierra diesel peut tracter une charge allant jusqu’à 4082 kg, selon la configuration. C’est bien, mais c’est beaucoup moins que le Ford F-150 (5170 kg) ou le RAM 1500 diesel (5697 kg).

Un panneau de caisse pas ordinaire

Le panneau de caisse optionnel du Sierra offre six configurations différentes, permettant entre autres d’abaisser la partie supérieure pour charger des objets longs.

Freiner comme un semi-remorque

Le moteur turbodiesel du Sierra est équipé d’une fonction frein-moteur permettant d’améliorer le freinage lorsqu’on tracte une lourde charge.

Un petit retour dans le pas

Pour libérer la console centrale, le Sierra est équipé d’un levier de transmission placé sur la colonne de direction, un élément qu’on croyait n’appartenir qu’au passé, mais qui subsiste.

Le coût environnemental du diesel

Malgré son système antipollution moderne, le Sierra diesel demeure un générateur important de particules créant du smog. Selon Transports Canada, il se classe à 1 sur une échelle de 10 à ce niveau, le pire score possible.

Fiche technique

Modèle à l’essai : GMC Sierra Elevation diesel

Moteur : L6 DACT 3 L turbodiesel

Puissance : 277 ch à 3750 tr/min

Couple : 460 lb-pi à 1500 tr/min

Transmission : automatique à 10 rapports avec mode manuel

Architecture motrice : moteur longitudinal avant, quatre roues motrices

Consommation (ÉnerGuide) : 9,4 L/100 km

Prix (avec options, transport et préparation) : 67 658 $

Concurrents directs : Chevrolet Silverado diesel, Ford F-150 diesel, RAM 1500 diesel

Du nouveau en 2020 ? Aucun changement majeur