C'est le printemps. Les arbres bourgeonnent et les consommateurs font du lèche-vitrine. Au Québec, la moitié des ventes de véhicules se concluent entre les mois de mars et de juin. Une bonne période pour les promotions? Pas la meilleure! Avant de se ruer chez les concessionnaires ou le marchand du coin, mieux vaut avoir quelques réponses à des questions fondamentales.

Quand acheter?

 

Traditionnellement, c'est au printemps que les acheteurs potentiels se ruent chez les marchands de véhicules d'occasion ou chez les concessionnaires. C'est une erreur! La période au cours de laquelle on peut faire des économies ou obtenir un prix très intéressant s'échelonne grosso modo de septembre à janvier, surtout sur le marché de l'occasion. «L'automne est meilleur pour le neuf, mais pas pour un modèle tout frais sorti. Après les Fêtes, pour le neuf ou l'occasion, les vendeurs s'arrachent les clients. Il y a d'excellentes promotions avec des taux d'intérêt bas», dit Jesse Caron, responsable du guide annuel Autos de Protégez-vous.

 

Pour une location à long terme, Noël et le printemps sont deux périodes propices et les propositions de financement sont intéressantes toute l'année, ajoute George Iny, président de l'Association pour la protection des automobilistes.

 

Mais attention, certains produits échappent à l'inflation printanière. «Pour un quatre roues motrices, contrairement au printemps, l'automne est un moins bon moment, la demande est élevée avec l'hiver qui approche», explique M. Caron. A contrario, c'est en décembre ou en janvier que l'on ferait mieux d'acheter une décapotable. La même voiture «aura grimpé de 3000$ à 5000$ au printemps», dit M. Iny.

 

Neuf ou d'occasion?

 

À la question «neuf ou d'occasion?», la réponse dépend des besoins et surtout des moyens. Dans l'absolu, on devrait acheter une voiture neuve uniquement si on a l'intention de la conserver longtemps. Et «longtemps» signifie quatre ans au minimum. Pourquoi? Pour éviter la dépréciation, qui est énorme et grimpe rapidement les premières années. Et pour éviter de subir les inconvénients liés au rodage du véhicule. «Idéalement, il faut éviter d'être propriétaire dans les trois premières années d'une voiture. On peut donc acheter une voiture à la fin de son contrat de location», souligne George Iny.

 

Pour ceux qui souhaitent changer régulièrement de voiture, la location est la meilleure solution.

 

«Actuellement, il y a d'excellentes promotions sur les véhicules neufs, elles vont se poursuivre au printemps. C'est le temps d'acheter pour ceux qui ont la capacité d'emprunt», affirme Jesse Caron pour qui, malgré cela, le choix le plus sensé est de se tourner vers un véhicule d'occasion. Car qui dit occasion dit aubaine, notamment en ce qui concerne les retours de location chez les concessionnaires. «Ce ne sont pas des voitures qu'il est risqué d'acheter.»

 

Marchand ou concessionnaire?

 

Même s'il représente un constructeur, un concessionnaire reste un marchand indépendant et il peut y avoir des abus partout, rappelle Jesse Caron. Il est important de vérifier qu'un marchand soit membre de la Corporation des concessionnaires automobiles du Québec ou de l'Association des marchands de véhicules d'occasion du Québec (AMVOQ).

 

«La perception du public est meilleure à l'égard des concessionnaires, ils se sentent protégés, reconnaît Jean-François Cavanagh, directeur général de l'AMVOQ. Mais un concessionnaire vend plus cher qu'un marchand, de 2000$ à 3000$ de plus pour un même modèle.»

 

«Les grandes surfaces qui vendent des autos d'occasion de moins de cinq ans ont l'avantage du prix, corrobore George Iny, de l'APA. Si on a besoin d'un véhicule particulier, le concessionnaire peut être intéressant. Pour des marques comme Audi ou BMW, les garanties sont plus complètes que chez un marchand d'occasion.»

 

«Il faut privilégier un véhicule dont l'entretien est complet, avoir des preuves d'entretien en cas de réclamation sous garantie, et faire inspecter par son garagiste le véhicule convoité, peu importe où on l'achète», recommande Jesse Caron.

 

Achat ou location?

 

On l'a dit plus haut, la location est tout indiquée pour qui change de voiture comme de chemise. Pour les autres, l'achat est à privilégier, ne serait-ce que pour diminuer ses coûts à long terme.

 

«Je suggère aux consommateurs de vérifier les promotions. Faites-vous faire une proposition pour les deux cas de figure», dit Jacques Béchard, président de la Corporation des concessionnaires automobiles du Québec.

 

Selon Jean-François Cavanagh, l'achat concerne le particulier, la location s'adresse aux sociétés. «La location appauvrit le consommateur à moyen terme», selon lui. De contrat de location en contrat de location, il verse continuellement des mensualités sans jamais être propriétaire.

 

Jesse Caron conseille de ne pas signer un contrat de location de plus de quatre ans ni un contrat de financement de plus de cinq ans, voire six ans si c'est un véhicule importé, ceux-ci se dépréciant moins vite. Au delà de six ans, ce serait totalement insensé.

 

Une année modèle?

 

Y a-t-il une année modèle à privilégier en vue d'un prochain achat? Oui, et trois plutôt qu'une: 2005, 2006 et 2007. Pourquoi? De retour de location pour beaucoup, les voitures de ces années commencent à être offertes à bas prix sur le marché, avec des garanties encore intéressantes, notamment sur le groupe motopropulseur. «Si on veut une japonaise avec une réputation béton, il faut viser 2003 et 2004», ajoute Jesse Caron.

 

D'aucuns estiment que les 100 000 km ne doivent plus être vus comme un seuil synonyme d'entretien.

 

 

Des aubaines dans... l'occasion?

 

Moins fiables que les japonaises, par exemple, mais moins chères, les voitures américaines sont de bonnes occasions actuellement, telle la Ford Fusion. Les berlines intermédiaires sont recommandées.

 

Jean-François Cavanagh, de l'AMVOQ, retient pour sa part des modèles de luxe de 22 000$ à 25 000$, âgés de deux ans, provenant de marques comme BMW, Volvo, Audi ou Mercedes, «très abordables depuis quelque temps».

 

George Iny et Jesse Caron citent les Hyundai Sonata, Elantra, Santa Fe ou Tucson. «Chez Hyundai, la qualité s'est améliorée plus rapidement que les prix, mais il ne faut pas remonter plus loin que 2005», commente M. Iny.

 

Et le marché du neuf?

 

Sur le marché des véhicules neufs, «la compétition est tellement féroce que les constructeurs baissent les prix et demandent aux concessionnaires d'appuyer financièrement une partie de la promotion», témoigne Jacques Béchard.

 

Dans ce contexte et sur ce marché, les sud-coréens ont également les faveurs. Le Kia Rondo et la Hyundai Sonata illustrent la fiabilité à un prix raisonnable.

 

Les produits Ford sont les premiers véhicules américains conseillés. Pour les plus «gros», la Dodge Grand Caravan peut être choisie, pour son prix avant tout.

 

«Il faut faire attention de ne pas acheter des produits qui ne sont plus construits, comme ceux de Saab par exemple», ajoute Jean-François Cavanagh.

Photo Ford Motor Company

Moins chères, les voitures américaines sont de bonnes occasions actuellement, telle la Ford Fusion.