Le constructeur automobile français Renault est en discussions pour reprendre la marque Saturn dont cherche à se défaire l'américain General Motors, affirme mercredi le Wall Street Journal (WSJ) dans un article publié sur son site Internet.

D'après le quotidien économique, qui cite sans les nommer deux sources proches du dossier, Renault envisage d'utiliser la marque Saturn et son réseau de plus de 400 concessionnaires comme tête de pont pour son retour programmé sur le marché nord-américain.

Interrogé par l'AFP, Renault s'est refusé à commenter cette information.

De son côté, son président Carlos Ghosn a affirmé mercredi devant ses actionnaires réunis en assemblée générale que le groupe «n'était pas à la recherche ni d'acquisition, ni d'alliance particulière avec une quelconque marque européenne».

Suite à une éventuelle transaction, précise le Wall Street Journal, le constructeur français pourrait utiliser le réseau de concessionnaires de Saturn pour commercialiser ses propres véhicules aux États-Unis, y compris en les vendant sous la marque Saturn.

Celle-ci, crée en 1985 par GM pour concurrencer les automobiles japonaises sur le créneau des voitures de moyenne gamme économes en carburant, bénéficie encore auprès du public américain d'une «solide réputation», même si l'originalité de la marque s'est affadie au fil des ans.

Le groupe français pourrait poursuivre la fabrication de véhicules Saturn aux États-Unis «si la marque permet de générer de forts volumes de ventes», ajoute le quotidien, qui rappelle que Nissan, l'allié japonais de Renault, est pour sa part déjà implanté industriellement outre-Atlantique.

Selon le WSJ, General Motors a également entamé des discussions avec l'homme d'affaires américain Roger Penske, propriétaire du deuxième réseau de concessionnaires aux États-Unis avec sa société Penske Auto Group.

Jusqu'à présent, seul un consortium mené par le fonds d'investissement Black Oak Partners et comprenant des concessionnaires de la marque avait annoncé avoir approché GM en vue d'acquérir Saturn.

General Motors avait cependant déclaré lundi qu'«un certain nombre d'acheteurs s'étaient manifestés», que les propositions reçues étaient suffisamment sérieuses pour justifier un examen en profondeur et qu'il espérait une transaction «plus tard dans l'année».

Dans un article distinct, le Wall Street Journal a par ailleurs affirmé que le constructeur automobile chinois Geely avait déposé une offre pour racheter à GM sa filiale suédoise, Saab.

Selon une source interrogée par le WSJ, la proposition de Geely fait partie des «trois ou quatre offres sérieuses» reçues par GM. Des responsables de Saab avaient indiqué fin avril que douze investisseurs avaient exprimé leur intérêt pour la reprise du constructeur suédois.

Saturn et Saab sont deux des marques dont GM entend se défaire dans le cadre de ses efforts de restructuration. L'administration américaine lui a donné jusqu'au 1er juin pour mettre en place les conditions d'un retour durable à la rentabilité s'il veut échapper au dépôt de bilan.