Dix-huit épreuves dans 13 pays, sur quatre continents. Des athlètes parmi les mieux payés du monde. Plus de 2 millions de spectateurs, près de 340 millions de téléspectateurs et quelque 13 000 accréditations médias. Un rayonnement mondial qui semble toutefois buter contre nos frontières. Bienvenue dans l'univers du MotoGP.

La caravane du MotoGP a établi son chapiteau aux États-Unis il y a une dizaine de jours. Au menu, deux courses sur deux circuits mythiques: celui de Laguna Seca, en Californie, et celui d'Indianapolis, sur une version modifiée du tracé qui a accueilli la Formule 1 jusqu'en 2007. Pourtant, tout ça n'a à peu près pas d'écho chez nous. Il n'est jamais trop tard pour bien faire!

Né en 1949, le MotoGP est le plus ancien championnat de sports motorisés du monde. C'est l'équivalent de la Formule 1, mais avec deux roues en moins. Les machines, qui n'ont rien à voir avec les bécanes de série, sont des prototypes qui coûtent plus de 3 millions de dollars pièce. Honda, Ducati et Yamaha rivalisent d'innovations pour arriver avec les motos les plus rapides de la planète. Des missiles d'un peu plus de 150 kilos propulsés par des moteurs de 1000cc produisant plus de 220 chevaux. Les vitesses de pointe dépassent les 340 km/h et l'angle atteint par les pilotes en virage frise les 55 degrés. Un gros merci aux pièces de titane et de fibre de carbone renforcées, à l'antipatinage et aux systèmes électroniques de contrôle moteur, aux gommes composées de fibres plastiques, de résines et de substances minérales, de même qu'aux imposants disques de freins en carbone.

Cette orgie technologique a toutefois eu raison de certains constructeurs - Kawasaki en 2009 et Suzuki en 2011 - qui ont abandonné la série en raison de ses coûts exorbitants. Si bien que cette saison, seulement 12 pilotes enfourchent de purs prototypes. Le plateau est complété par neuf pilotes aux guidons de motos équipées, certes de châssis comparables, mais propulsées par des moteurs de série. Ces motos, qui coûtent trois fois moins cher que les machines préparées par Honda, Yamaha et Ducati, sont par ailleurs soumises aux dispositions du Claiming Rule; une fois l'an, une équipe peut acheter le groupe motopropulseur d'un rival pour un prix maximal de 20 000 euros. On veut ainsi empêcher le développement des moteurs et éviter que les constructeurs viennent surveiller discrètement certaines écuries.

Il en résulte bien sûr un écart en piste de près de deux secondes au tour entre les meneurs et les meilleurs pilotes CRT (Claiming Rules Team). «Avoir mis en place les CRT est une bonne décision, parce que nous n'avions pas assez de motos ces deux dernières saisons, a indiqué le meneur au championnat, l'Espagnol Jorge Lorenzo. Lors de certaines courses, avec quelques accidents, nous finissions à 14, ce n'est pas assez. C'est une solution d'urgence qu'il fallait prendre pour avoir plus de motos et de pilotes sur la grille.» Surtout quand on sait que les 15 premiers pilotes récoltent des points au classement...

Les CRT pourraient devenir la norme, car les organisateurs du MotoGP espèrent imposer un seul et même règlement d'ici 2015. Le modèle CRT, plus économique, a donc toutes les chances d'être retenu, d'autant plus qu'il a permis cette année le retour dans la catégorie-reine d'Aprilia, Kawasaki et BMW.

Les ténors

> Casey Stoner Honda (1)

Australie, 26 ans

36 victoires, 38 positions de tête

2 titres de champion du monde

> Dani Pedrosa Honda (26)

Espagne, 26 ans

16 victoires, 21 positions de tête

aucun titre de champion du monde

> Valentino Rossi Ducati (46)

Italie, 33 ans

79 victoires, 49 positions de tête

7 titres de champion du monde

> Nicky Hayden Ducati (69)

États-Unis, 31 ans

3 victoires, 5 positions de tête

1 titre de champion du monde

> Jorge Lorenzo Yamaha (99)

Espagne, 25 ans

22 victoires, 20 positions de tête

1 titre de champion du monde