Le constructeur japonais Toyota a annoncé mercredi qu'il rappelait 2,27 millions de véhicules dans le monde à cause d'un problème de coussins gonflables, troisième rappel en trois mois pour le numéro un mondial du secteur.

Un porte-parole du groupe a expliqué à l'AFP que le gonfleur des coussins gonflables d'une vingtaine de modèles pouvait être défectueux et, dans le pire des cas, brûler. Quelque 650 000 véhicules sont concernés au Japon et 1,62 million à l'étranger.

«Un client au Japon s'est plaint que les sièges de sa voiture avaient en partie brûlé à cause de ce défaut, mais il n'y a eu aucun accident grave», a souligné le porte-parole.

Des citadines Yaris, divers modèles de berlines Corolla, des monospaces Noah et des berlines familiales Avensis figurent parmi les modèles rappelés.

Une bonne part des véhicules concernés avaient déjà été rappelés pour la même raison en avril 2013. Toyota a expliqué vouloir «changer la solution» apportée au problème à l'époque, ce qui le pousse à convoquer de nouveau les mêmes voitures.

Cette décision du géant basé dans la région de Nagoya, au centre du Japon, porte à plus de neuf millions le nombre de véhicules rappelés au garage depuis deux mois.

Début avril, il avait rappelé 6,39 millions de véhicules dans le monde à cause de divers problèmes techniques (électricité du coussin gonflable, fixation du siège avant, jeu dans le volant, problème de démarreur). Puis, fin mai, le constructeur avait rappelé 520 000 véhicules supplémentaires, notamment en Amérique du Nord, pour divers soucis dont un problème de fixation de la roue de secours.

Toyota avait connu une crise sans précédent lorsqu'il avait dû rappeler en urgence près de 9 millions de véhicules, notamment aux États-Unis, fin 2009 et début 2010, à cause d'une pédale d'accélération pouvant rester coincée en position enfoncée ou de freins réagissant tardivement.

Le constructeur a écopé en mars dernier d'une amende de 1,2 milliard de dollars aux États-Unis pour avoir «trompé» ses clients dans cette affaire.

L'enquête du procureur fédéral de New York a conclu que des accidents mortels étaient probablement dus au tapis de sol de la voiture venant coincer la pédale d'accélérateur. Ce procureur a reproché à Toyota d'avoir «menti» en dissimulant ce vice de fabrication pendant longtemps.

Le géant japonais a échappé pour l'heure aux poursuites pénales au niveau fédéral mais il est aussi la cible de dizaines de plaintes civiles au niveau des États américains, de la part d'automobilistes victimes de ces véhicules défectueux, ou de leurs proches.

Ce scandale ayant nui à son image, le groupe japonais est désormais très prudent et procède régulièrement à des rappels massifs, y compris pour des problèmes n'engageant pas la sécurité du véhicule.

Un autre géant de l'automobile, l'américain General Motors, fait face depuis le début de l'année à un scandale de voitures défectueuses: il a rappelé en février 2,6 millions de Chevrolet Cobalt, Saturn Ion et Sky, Pontiac 5 et Solstice produites entre 2003 et 2011, dix ans après la détection d'un défaut dans le commutateur d'allumage empêchant les airbags de se déployer.

Ce problème reconnu très tardivement par GM est associé à 54 accidents et à au moins 13 décès, selon un décompte du constructeur qui a déjà mis de côté 1,7 milliard $ pour les seules réparations. Les indemnités versées aux victimes et plaignants pour clore les différentes actions judiciaires pourraient se monter à au moins 5 milliards $, calculent des analystes.