La concurrence multiplie les attaques, mais l'Impreza WRX STi ne s'en émeut guère. La courbe de ses ventes demeure ascendante. D'où la tranquille assurance de Subaru d'opérer parcimonieusement des transformations à ce véhicule hors normes qui, dans sa forme actuelle, a atteint un stade de mise au point difficile à surpasser.
Pour klaxonner leur présence dans un marché qui n'a d'yeux que pour les VUS, les compactes s'excitent et se musclent. L'émergence, ces derniers mois, de nouveaux combattants dans la catégorie en témoignent. Les Volkswagen Golf R, Ford Focus RS, Honda Type R et la très onéreuse Audi RS3 ont tous un point en commun : pimenter l'ordinaire de l'automobiliste.
À l'heure où la politique routière ne cesse de se durcir et où la conduite assistée se profile, ces « boules de nerfs » de la route semblent complètement déphasées. Mais aux yeux des initiés, elles demeurent indispensables pour préserver la part de magie que l'automobile comporte encore.
Provocante
La provocante berline de Subaru, proposée à partir de 39 495 $, ne cache pas son jeu, avec un aileron démesurément grand (on peut le remplacer sans frais pour un plus discret) et des ailes boursouflées plutôt viriles. Un oeil avisé sans doute remarquera les nouvelles épures de refroidissement en lieu et place des antibrouillards et le vert « criant » des étriers de freins encerclés de jantes dont la dimension atteint désormais 19 po. Les phares portent aussi le sceau de la nouveauté : directionnels, ils éclairent désormais les coins.
Pour effacer les rides de l'habitacle, les stylistes ont retouché la texture de certains garnissages. Ils en ont également matelassé d'autres.
De nouveaux appliqués plus scintillants, des surpiqûres contrastantes et des ceintures de sécurité rouges cherchent aussi à rafraîchir une décoration intérieure encore bien terne et datée.
Le bloc d'instrumentation adopte pour sa part de nouvelles couleurs et est complété par un écran juché au sommet du tableau de bord. Plus net et plus visible, celui-ci permet à l'initié de le configurer à foison pour le maintenir informé des performances mécaniques.
Conçus par le spécialiste allemand Recaro, les sièges offrent un galbe généreux et se révèlent confortables, même pour les grands gabarits.
Retouches efficaces, moteur vif
Sur le plan technique, Subaru distille aussi les nouveautés avec parcimonie. Le différentiel central adopte désormais une gestion électronique dans le but de fluidifier son travail et d'accélérer ses interventions, mais seul un as du volant sera vraisemblablement en mesure d'apprécier ce raffinement.
En revanche, l'efficacité améliorée du système de freinage ne passera pas --comme la couleur des étriers- inaperçue. La pédale, plus ferme, n'oblige plus à lui « rentrer dedans » comme autrefois pour ralentir ou immobiliser ce bolide.
Son capot abrite un 2,5 litres turbocompressé de 305 chevaux. Il ne manque pas de coeur à l'ouvrage, mais d'un peu de souplesse et de charisme.
Très vivant à moyen régime, ce moteur est relativement bien servi par une boîte de vitesses à six rapports --mais dont la commande manque de précision-- , qui répond illico à la moindre sollicitation, et par la présence d'un dispositif de dosage du couple qui permet au train avant d'encaisser les accélérations les plus brutales.
Rouage intégral
En complément, un rouage à quatre roues motrices contribue à coller au bitume cette excitée qui accuse plus de 1600 kg à la pesée.
C'est lourd mais, faut-il le rappeler, cette déclinaison de l'Impreza ne bénéficie pas encore de la plateforme modulaire récemment adoptée par sa génitrice.
Même si la nouvelle architecture est d'emblée plus rigide et plus légère, parions que les amateurs de la WRX STi ne l'attendent pas forcément avec impatience. En effet, celle-ci adopte une direction à assistance électrique, contrairement à la génération actuelle de WRX STi, qui fait appel à un dispositif hydraulique, plus lourd et plus énergivore sans doute, mais d'une redoutable précision.
Forte de son freinage énergique et d'un rapport poids/puissance très compétitif, l'Impreza WRX STi se conduit avec jubilation, mais se classe dans la catégorie des voitures à ne pas mettre entre toutes les mains.
Enlevez donc le gros aileron
Il faut prendre garde de ne pas se laisser griser par cette auto qui exécute le 0 à 100 km/h en seulement 5 secondes.
Mais la fermeté des suspensions sur une chaussée aussi détériorée que celle de Montréal finit par convaincre le conducteur de modérer son entrain.
Raisonnable en usage courant, la consommation grimpe (très) vite, surtout si l'on cherche à en extraire toute la performance, et le diamètre de braquage demeure assez important pour une aussi petite auto. La visibilité ne poserait pas problème sans cet aileron qui strie la lunette arrière.
Tout le monde gagne à s'en débarrasser au profit du plus petit (offert sur demande et sans frais). Sauf les policiers qui ne pourront, en un coup d'oeil, remarquer le côté surnaturel de cette Impreza.
Trois fleurs, trois tomates
On aime
Direction rapide et précise
Freins puissants
Sportive 4 saisons
On aime moins
Bruits de roulement
Moteur peu progressif
Modèle en fin de carrière
La WRX STI en bref
Fourchette de prix : 39 495 $ à 46 595 $
Frais de transport : 1645 $
Garantie de base : 36 mois / 60 000 km
Consommation réelle : 11,6 L/100 km
En concession : maintenant
Concurrentes à surveiller : Ford Focus RS, Honda Civic Type R, VW Golf R
Pour en savoir plus : www.subaru.ca
Fiche technique
Moteur : H4 DACT 2,5 litres suralimenté
Puissance : 305 ch à 6000 tours/min
Couple : 290 lbs-pi à 4000 tours-min
Poids : 1650 kg
Rapport poids/puissance
Rapport poids/puissance : 5,4 kg/ch
Mode : intégral
Transmission de série : manuelle à 6 rapports
Transmission optionnelle : aucune
Diamètre de braquage : 11 m
Freins : à disque (av. et arr.)
Pneus (av.-arr.) : 245/35R19
Capacité du réservoir : 60 L
Essence recommandée : Super